La grippe saisonnière tue chaque année près d’un million de personnes. La grippe porcine qui sévit au Mexique est du à un virus influenza A de type H1N1 qui a des caractéristiques aviaires, porcines et humaines. Elle a, d’ores et déjà, fait environ cent cinquante morts dans ce pays, pour la plupart jeunes et bien portants.
La maladie poursuit sa progression dans le monde. Des cas avérés sont recensés aux Etats-Unis mais aussi en Grande Bretagne, en Espagne... et de nombreux cas suspects sont apparus au Danemark, en Suisse... et en France.
La crainte d’une pandémie est montée d’un cran et l'Organisation mondiale de la santé a relevé son niveau d'alerte de 4 à 5 sur une échelle de 6. Mais des lueurs d’espoir apparaissent.
Les raisons de l’inquiétude ? i) La grippe espagnole de 1918, causée par un variant aviaire du virus de type H1N1, a fait des dizaines de millions de morts. ii) Comme cette dernière, la grippe porcine actuelle touche surtout des personnes jeunes et bien portantes. iii) La mobilité des personnes et la densité des populations sont, de nos jours, sans commune mesure avec celles qui prévalaient au siècle dernier. iv) Enfin, à la différence du virus H5N1 de la pneumonie atypique (SRAS) de 2003, apparue dans la province chinoise du Guangdong (Sud) en novembre 2002, avant de faire plus de 800 morts dans le monde, dont près de 350 en Chine, le A (H1N1) se transmet par voie aérienne. Il est, de ce fait, hautement contagieux.
Les lueurs d’espoir ? i) Seul le Mexique compte, pour l’heure, des victimes en nombre. ii) Le rythme des décès y ralentit. iii) Les antiviraux récents, dont le Tamiflu, donnent de bons résultats aux Etats-Unis où les patients en ont reçus. iv) La coopération internationale apparaît sans faille. v) Les stocks de Tamiflu semblent suffisants.
Un dérapage n’est toutefois pas exclu. La production d’un vaccin contre la grippe porcine constituerait alors la dernière digue. Problème ? Entre la communication d’une nouvelle souche, notamment de type A H1N1, son séquençage et la production des premières doses de vaccin, il faut compter, un délai de l’ordre de quatre mois. Cela suppose la mobilisation des capacités existantes. Ce qui obèrerait les moyens de production des vaccins contre la grippe saisonnière. Un choix cornélien.
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