Certaines puissances majeures l'avaient annoncé plus ou moins officiellement : leurs armées se préparent à la guerre informatique. La Chine, on le sait, a mené avec succès un certain nombre d'offensives et d'intrusions à l'encontre de systèmes gouvernementaux.
Le mois dernier, le centre de cyber-commandement de l'armée américaine a lancé plusieurs appels d'offres relatifs à la conception d'un terrain de simulation de batailles numériques sur Internet, et à la mise au point d'un botnet militaire, arme capable de prendre le contrôle de centaines de milliers d'ordinateurs pour lancer des attaques ou pour dérober de l'information, selon le principe annoncé des « 5 D » : deceive, deny, disrupt, degrade, destroy.
La France prend conscience du problème. Le récent Livre Blanc de la Défense exprime la volonté de doter le pays de capacités défensives et offensives pour faire face aux attaques informatiques.
Le terrain virtuel que représente Internet n'est désormais plus seulement l'apanage des organisations publiques ou privées, des internautes et des adolescents férus de téléchargements et de discussions en ligne. Les mafias en ont fait leur zone de non-droit. Surtout, de plus en plus d'États commencent à y percevoir des enjeux réellement stratégiques. Les différents scénarios catastrophe imaginés par certains réalisateurs de films hollywoodiens à grande audience ne font plus seulement sourire les incrédules, mais interpellent les états-majors et dirigeants des différentes nations.
Reste à savoir ce qui se passerait en cas de conflit Internet majeur. Quel serait l'impact sur la multitude d'entreprises et d'organismes utilisant Internet sans se douter une seule seconde que cette menace pourrait bien se réaliser ? Il y a fort à parier que la grande majorité de ces entités ne seraient pas en mesure de réagir de manière adéquate en temps voulu.
Ajouter un commentaire