Le 7 juin, les électeurs iront aux urnes en traînant les pieds. L’Europe ne les fait pas rêver. Au mieux, ils sont pour, approuvent un « mariage de raison » mais ne voient pas très bien ce que cette Union apporte. Alors, pourquoi se soucieraient-ils de la couleur politique du Parlement Européen ?
La réponse se situe à plusieurs niveaux : l’Europe agit ; elle agira de plus en plus ; elle devra agir mieux ; le rôle du Parlement sera décisif.
Ø L’Europe agit : Malgré la piètre idée que les Européens se font de l’UE, celle-ci existe aux yeux des habitants de Shanghai, d’Osaka ou de Sao Polo. C’est particulièrement vrai dans le domaine des normes qui, chez nous, passe presque inaperçu. L’UE est le plus grand marché du monde et quiconque veut y exporter doit se conformer aux prescriptions imposées. Or, celles-ci, du fait même qu’elles sont valables sur tout le territoire de l’UE, acquièrent une réputation de standard quasi universel.
Ø L’Europe agira de plus en plus : La crise a fait ressortir les bienfaits de la mondialisation et le besoin d’en corriger les abus. Les Européens vont devoir se protéger davantage sans tomber dans les excès du protectionnisme qui conduit aux nationalismes puis aux guerres. L’Europe, de ce point de vue, est bien placée puisqu’elle peut s’ériger en faiseuse de normes. Elle l’a déjà fait dans le domaine de la santé. Elle peut le faire dans le domaine social. Elle peut même le faire en matière d’environnement où le juste milieu sera dur à trouver : les Chinois n’ont pas tort lorsqu’ils disent que l’Occident a pollué avant eux ; ce n’est cependant pas une raison pour les laisser polluer sans limites.
Ø L’Europe devra agir mieux : Malgré les méfaits de la colonisation et les horreurs de deux guerres mondiales, l’Europe peut encore offrir au monde un modèle d’harmonie. La rapide ascension économique de la Chine fait rêver beaucoup de peuples mais, précisément à cause de la rapidité de ses changements, elle ne donne pas le spectacle d’une société douce. Les Etats-Unis disposent d’incontestables atouts mais Obama aura besoin de plusieurs années pour redonner souffle au « rêve américain ». C’est le moment de l’Europe. L’ancien continent peut émerger, sinon comme une sorte de modèle, du moins comme une tentative originale et enviable de recherche du bonheur. De toutes les zones géographiques, l’Europe est la mieux à même d’exercer « la douce sympathie de son exemple ».
Ø Le rôle du Parlement sera décisif : Il l’est déjà dans la mesure où les députés européens votent quantité de textes que les parlements nationaux ont l’obligation de transformer en lois dans leurs pays respectifs. Son importance augmentera forcément puisque le poids de l’Europe sera déterminant dans l’élaboration de règlementations mondiales.
Selon que la majorité du Parlement Européen sera de telle ou telle couleur, l’inflexion des politiques européennes mettra plus ou moins l’accent sur telles ou telles orientations. C’est l’essence même de la politique. Une politique que les abstentionnistes du 7 juin auront le tort de négliger.
Commentaires
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en effet, les politiques, Chirac en tête ont passé leur temps à dire aux électeurs : "je vais leur montrer à Bruxelles ce qu'est la France et leur envoyer leurs idées à la fosse" - "revoir la circulaire Brokenstein" et l'électeur ne peut pas penser que les circulaires sont l'émanation de discussions inter gouvernement et que chaque pays a le veto - voir comment il a fallu ramer pour la TVA restaurateur -
il faudrait demander aux Islandais ce qu'ils pensent du refuge de l'euro et se demander dans quel état serait le franc si nous n'étions dans l'euroland
le bons sens n'est pas facile à propager
bien à vous
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