Même le vocabulaire peut créer des malentendus entre les Etats-Unis et l’Europe. Ainsi en va-t-il du mot “diversité”. Pour un Américain moyen, ce mot signifie le pluralisme de sa propre société. “L’Affirmative Action” facilitant l’entrée aux universités des noirs, latinos et autres minorités ethniques et culturelles, renforce la conviction qu’ont les Américains d’être ? l’avant-garde de la tolérance.
En Europe, la fierté inspirée par la diversité est moins liée ? la situation interne d’un pays qu’au projet d’intégration d’Etats européens autrefois antagonistes. Cette acception externe du mot « diversité » se reflète d’ailleurs au niveau mondial quand on entend des voix, notamment en France, parler de multipolarité, c’est-? -dire d’une répartition diversifiée du pouvoir entre Etats. Il est, certes, dans l’esprit même de la diversité de laisser ? chacun sa propre définition. Mais le malentendu peut aussi renforcer la mésentente : les Américains critiquent les difficultés de l’Europe ? intégrer ses immigrants, tandis que les Européens continuent ? percevoir Washington comme la capitale d’un empire ne respectant pas l’autodétermination des autres.
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