Le 11 janvier dernier, la Chine a réussi pour la première fois à détruire l’un de ses satellites en utilisant un missile balistique. Cette opération, détectée par les services américains et confirmée par la Chine après un silence de douze jours, a entraîné les protestations des Etats-Unis, du Japon ou de l’Australie, entre autres, mais peu de réactions en Europe.
La destruction d’un satellite par un missile pose deux problèmes majeurs. Le premier, dans le domaine civil, est celui de la sécurité dans l’espace : le satellite s’est désintégré en plusieurs centaines de débris, dont chacun pourrait entrer en collision avec d’autres objets spatiaux, déclenchant ainsi une réaction en chaîne qui menacerait la sécurité dans l’espace, notamment pour les missions habitées. Le second problème est d’ordre militaire et stratégique, car cette nouvelle capacité de la Chine à détruire satellites et autres objets spatiaux pourrait évidemment être utilisée à des fins militaires et de ce point de vue, ce test s’apparente fort à un essai d’arme anti-satellite. Le risque est celui d’une militarisation de l’espace, comme on pouvait le craindre durant les années 80 lorsque les Etats-Unis et l’URSS procédaient à des tests similaires. La Chine a rejeté les protestations des Etats-Unis et de leurs alliés en indiquant qu’elle excluait toute course aux armements dans l’espace.
Ce test démontre en tout cas la volonté qu’a la Chine de s’affirmer comme grande puissance spatiale tant dans le domaine civil que militaire, du moins potentiellement. Cela permet sans doute de mieux comprendre les raisons qui la conduisent, alors qu’elle est partenaire du programme européen Galileo, à se lancer dans son propre système de navigation par satellites Beidou, dont le premier vient d’être lancé le 10 février.
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