Et si la déflagration financière était derrière nous : environ 1.000 milliards de pertes sur les subprimes, les crédits personnels, certains prêts au PME américaines ; 900 milliards de dollars provisionnés, à ce jour, par le secteur bancaire et financier au niveau mondial.
Et si les difficultés des banques avaient été largement anticipées : entre 1.200 et 1.500 milliards de dollars de garantie des Etats pour faire refonctionner le marché interbancaire, plusieurs centaines de milliards de dollars pour alimenter en fonds propres les banques à secourir.
Et si la déprime économique provoquée par la crise financière devait être conjurée par les plans de relance mis en place par les principaux Etats touchés (y compris la Chine) : 100 à 150 milliards de dollars d’aides de toutes natures (Chine non comprise).
Et si, en conséquence de tout cela, la confiance renaissait et comblait le trop plein de mauvaises nouvelles qui nous ont assaillis.
Et si la remontée de la courbe en « V » s’avérait symétrique de la chute, c’est-à-dire rapide grâce à la très forte et permanente mobilisation des Etats, des Banques centrales, de la Banque Mondiale et du FMI.
Et si cette crise n’était qu’un banal avatar de toutes celles que la brutalité du libéralisme engendre régulièrement avec, en moyenne, une explosion tous les dix ans et une détonation tous les cinq ans.
Et si la récession actuelle s’avérait moins profonde que celles causées par les crises pétrolières de 1973 et 1980 qui ont entraîné deux années de croissance significativement négative.
Et si l’humanité avait fait quelques progrès depuis 1929, 1973, 1980, 1990, 1993 et 2001.
Et si nous avions joué à nous faire peur avec la complicité de médias simultanément observateurs et acteurs.
Et si Barack Obama, conscient de ses immenses responsabilités, parvenait à faire redémarrer la machine économique américaine. En premier comme d’habitude !
Et si notre pays en profitait pour se positionner sur les métiers en forte croissance sur le long terme pour gagner un point de productivité supplémentaire. Cela lui permettrait de sortir de la croissance médiocre de 2% qu’il a connu au cours de ces vingt dernières années.
Et si le vrai problème allait être, une fois de plus, éludé : le libéralisme est un formidable moyen qui doit être doté de solides gardes fous. Seul un code éthique universellement accepté serait capable de l’humaniser, d’en réduire la brutalité et d’éviter les courts-circuits qu’il déclenche.
Commentaires
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"Nous, Americains, constituons 5% de la population mondiale, cela dit nous consommons 30% des ressources de la planète et engendrons 30% des déchets. Si tout le monde consommait à notre rythme, Il nous faudrait 3 à 5 planètes. Et vous savez quoi ? Nous n’en avons qu’une !"
Ce commentaire est pris pris dans l'histoire des choses
http://www.storyofstuff.com/international/
Le pire c'est que nous exportons notre modèle économique à la Chine, et à mon avis il ne nous reste plus beaucoup de temps à vivre sur cette planète. Si
vous croyez encore au libéralisme économique, moi je doute que d'autres crises éclatent, si seulement "ils" les grands de ce monde pouvez supprimer les paradis fiscaux,ce serait déjà une belle avancée.
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Vous vous prêtez dans cet éditorial, cher Bernard Esambert, à un exercice volontairement à contre courant des idées admises sur la crise. Vous vous montrez, en un mot, très optimiste.
Je souhaiterais savoir, à la lecture des extraits d'un article de ce jour du Herald Tribune, signé Jack Healy, si votre opinion est plus négative le 2 février qu'elle ne l'était il y a un mois ???
Extraits :
"After tumbling by more than a third last year, U.S. stock markets managed to fall even further last month, posting their worst January ever. The economy has deteriorated even faster than many economists had feared, and employers are slashing jobs by the thousands.
Gold prices are back up, volatility is rising and some economists worry that even a huge stimulus package will not pack enough oomph to quickly turn around the struggling economy.
The ineffable whisper of optimism that rang in the new year is in full retreat, and investors are beginning to ask: If this is how the year starts, where do we go from here?...
L'article complet de Jack Healy est consultable à l'adresse suivante :
http://www.iht.com/articles/2009/02/02/business/02stocks.php
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