Noël Forgeard doit se mordre les doigts. Par soif de pouvoir, il a persuadé Jacques Chirac de l’aider à détrôner Philippe Camus. Après, il a marché sur les pieds des associés allemands. Pas étonnant que lorsque Airbus a connu des déboires, cela lui soit retombé sur le coin du nez. Chirac, bien entendu, était aux abonnés absents. L’infidélité est un devoir du Prince.
L’homme Forgeard est passé, les problèmes restent. Seul l’avenir dira si le pari de l’A380 est meilleur ou aussi funeste que celui du Concorde. A l’époque, la Caravelle avait connu un grand succès et la logique aurait voulu de construire vite une Super Caravelle. Au lieu de cela, on a englouti des milliards dans un avion mirifique, prestigieux mais non rentable.
Aujourd’hui, la simple logique de montée en gamme aurait conduit à investir suffisamment pour que l’A350 soit autre chose qu’un A330 légèrement amélioré. Mais le choix a été différent et l’essentiel des ressources a été concentré sur l’A380, un avion de conception nouvelle à très grande capacité. Si le choix s’avère malheureux, EADS perdra sur les deux tableaux. L’A350 ne pourra pas concurrencer le Dreamliner de Boeing et l’A380 sera un gouffre à finances. Dans le cas contraire, les quelques retards de fabrication, que l’on déplore actuellement, seront vite oubliés. Espérons !
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