Congo : coupable indifférence

Si une personnalité est renversée par une voiture ou brusquement terrassée par une défaillance cardiaque c’est une « info » dont les médias s’emparent.

Si cette même personnalité souffre de ce que l’on appelle pudiquement une « longue maladie », un silence durable s’installe et conduit à l’oubli.

Il en va de même pour les grandes catastrophes. Un tremblement de terre à Haïti (environ 200.000 morts) éveille, à juste titre, la conscience universelle. En revanche, le lent génocide dont sont victimes des populations congolaises (environ 6 millions de morts) passe presque inaperçu.

Un journaliste américain, Nicholas D. Kristof, s’efforce de percer le mur de l’indifférence et mériterait  pour cela les plus hautes distinctions que la profession puisse décerner. Ce qu’il raconte est effroyable. Des milices violent, tuent, mutilent, torturent. Certaines viennent du Rwanda voisin. Toutes sont composées de jeunes recrues que des chefs sans scrupules ont consciemment dévoyés jusqu’à en faire des accros de l’atroce.

Impossible d’envoyer des troupes pour pacifier un pays grand comme cinq fois la France. Concevable mais difficile de monter des opérations spéciales pour tuer ou capturer des « Seigneurs de la guerre » qui se croient invulnérables. Possible (s’il y avait une résolution de l’ONU) d’inciter (par sanctions et par récompenses) les pays voisins (Rwanda, Ouganda, Burundi) qui ferment volontairement les yeux sur l’exportation des minerais qui sont à l’origine de beaucoup d’exactions perpétrées par des chefs cupides.

Le préalable à toute action crédible est que l’opinion mondiale prenne conscience du drame. A cette fin, tous les reportages, et pas seulement ceux de Nicholas D. Kristof, devraient être rassemblés, traduits et diffusés dans tous les pays qui se prétendent soucieux de la dignité humaine. Les médias sont en première ligne.

Cet article a été écrit par des membres et correspondants indignés  du Club

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