Une revue de vulgarisation scientifique (*) faisait récemment le point de nos connaissances sur la dernière grande variation climatique que notre Terre ait connue : la période pléniglaciaire ou grande glaciation.
L'étude portait principalement sur l'impact pour la faune et la flore connues. Rien de bien nouveau sur ce plan si ce n'est celui de nous rappeler que la Nature, sous sa forme climatique, a toujours fait des caprices et des colères et qu'à cette époque reculée, l'industrie humaine n'était pas en cause. Depuis cet âge antédiluvien (en gros - 20 000 ans) la tendance lourde de notre atmosphère a été celle d'un réchauffement général faisant succéder les zones de déserts secs et torrides aux anciennes zones de déserts glacés et, bien entendu, apparaître une fonte colossale des banquises et des glaciers. La question qui se pose évidemment est de comparer ces phénomènes "normaux" à des phénomènes "anormaux" que l'on attribue à une augmentation du taux de gaz à effet de serre uniquement imputable à l'activité humaine actuelle.
Le doute nous prend soudain sur le rôle que l'être humain prétend se donner aujourd'hui face à la Nature !
On peut s'en sortir, évidemment, en considérant que ce rôle est celui d'un "accélérateur" de ce processus naturel de réchauffement qui rend donc "sensible et conscient" à l'échelle de temps de la vie humaine les conséquences incontournables du réchauffement "normal" en cours qui, lui, se déroule imperturbablement à une échelle de temps "géologique"…
Le débat reste donc ouvert de savoir à quelle vitesse notre humanité va être capable de s'adapter à un tel réchauffement climatique. Si le rythme de modification inéluctable car "naturel" de son biotope est trop fort à cause des conséquences polluantes de son "hyperactivité économique", l'Homme est libre de "lever le pied de l'accélérateur". Ce que semble dire la Nature c'est que la tendance générale n'est pas le fait de l'Homme et qu'elle constitue en fait une limite à sa liberté.
Autre version possible de l'histoire qui attend les générations futures : le cycle de réchauffement en cours depuis 20 000 ans pourrait passer par un maximum (comme beaucoup de phénomènes physiques) puis s'inverser en faisant retourner la Terre tranquillement et très lentement vers un nouvel âge glaciaire…
Ce que nous montre cette étude c'est que l'Homme n'a pas accès au moteur fondamental de l'évolution climatique et que cela continue… à le dépasser !
( *) Sciences et Avenir ( mai 2006 )
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