Dans la récente biographie posthume de Steve Jobs, Walter Isaacson relate (p.612 et suivantes) comment le patron d’Apple rencontra le Président Obama fin 2010 : « Si vous continuez comme ça, lui dit-il, vous êtes parti pour une présidence à un seul mandat. Si vous voulez changer cela, le gouvernement devrait davantage favoriser la création d’entreprises. »
Il lui expliqua combien il était facile de construire une usine en Chine alors que c’était pratiquement impossible de le faire aux Etats-Unis, en grande partie à cause des règlements et des coûts inutiles. Jobs s’en prit ensuite au système éducatif américain qu’il trouvait désespérément obsolète et paralysé par les syndicats. Il proposa alors au Président Obama de former un groupe de six ou sept P-DG afin de lui expliquer les défis que l’Amérique devait relever concernant l’innovation. Le dîner eut lieu en février 2011 avec des hôtes triés sur le volet tels que les PDG de Google, Yahoo, Facebook et d’autres leaders de l’économie américaine. Steve Jobs donna le coup d’envoi : « Quelles que soient nos convictions politiques, je veux que vous sachiez que nous sommes ici pour aider à sortir notre pays de cette crise. », puis rappela qu’il était urgent de trouver un moyen de former plus d’ingénieurs américains : Apple employait sept cent mille personnes dans ses usines en Chine parce qu’il avait besoin de trente mille ingénieurs pour les superviser. « On pourrait en engager autant aux Etats-Unis, si on pouvait les former. Alors, on pourrait faire revenir nos usines ici ». Cette déclaration fit forte impression sur le Président.
Former des ingénieurs, favoriser l’industrie et l’implantation locale d’usines pour faire face à la crise, voilà une bonne recette d’antan applicable à la sauce « high-tech », qui ne ferait certainement pas de mal chez nous.
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