Les recherches sur les cellules souches apparaissent comme le nouvel eldorado thérapeutique et... accessoirement financier. Aujourd’hui, les plus avancées concernent les cellules souches adultes. Elles sont les seules qui aient fait, avec des succès divers, l’objet d’essais thérapeutiques sur l’homme.
Mais, selon un nombre croissant de biologistes, ce sont les cellules souches embryonnaires humaines (CSEh) qui recèleraient les capacités les plus "révolutionnaires". Ces cellules, éternellement vierges, seraient "pluripotentes". Ce qui revient à dire que l’on peut en disposer rapidement en quantité importantes, mais surtout qu’elles seraient susceptibles d’être transformées à volonté en n’importe quel tissu ou organe. On en espère la guérison d’un grand nombre de maladies – diabète, Parkinson, Alzheimer... – et la régénération de quasiment tous les tissus ou organes endommagés. Un rêve de jeunesse et de santé éternelles en somme !
Toutefois si un large consensus existe pour les études sur les cellules souches adultes, il n’en va pas de même pour les CSEh. Les discussions sur l’autorisation ou pas des recherches sur ces dernières ont été âpres. Avec d’un côté les apôtres de l’intégrité de l’embryon et de l’autre les prophètes d’un monde où l’humain ne serait plus à la merci d’une pauvre "enveloppe" qui se déglingue. Alors que la querelle faisait rage, une équipe de l’Université du Minnesota (Minneapolis) fit une importante "découverte" : certaines cellules de la moelle épinière de la souris seraient capables de se transformer, tout comme les CSEh, en n’importe quel tissu. Une découverte (publiée dans Nature) à même de réconcilier tout le monde.
De nombreuses équipes se lancèrent sur la piste. En vain. Les cellules souches adultes "pluripotentes" demeuraient introuvables. Newscientist.com, un site d’information scientifique en ligne, mena l’enquête. Sa conclusion : des résultats bidouillés et une étude tronquée. L’Université du Minnesota a, de son côté, décidé de diligenter ses propres investigations.
Quant à nous, osons une hypothèse : n’y a-t-il meilleur moyen d’entraver la recherche sur les CSEh que d’agiter le graal de cellules souches adultes "pluripotentes" ?
Commentaires
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@ Meriem : Ce que vous dites n'est pas inexact. On pourrait toutefois rajouter que les cellules souches embryonnaires ne deviennent vraiment des cellules miracles que, si en plus de savoir les différencier en tel ou tel tissu, on peut, au préalable, leur greffer le noyau d'une cellule du receveur potentiel de ce nouveau tissu évitant ainsi tout rejet.
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