Lorsque la discorde s’installe entre vos deux principaux ennemis, la manœuvre devient possible. Pour Obama, c’est une chance toute neuve, pas facile à saisir, difficile à garder.
Au début de cette année et jusqu’à la mi-avril, la plupart des financiers considéraient Obama comme leur pire adversaire. Hostiles à toute régulation, ils étaient prêts à faire alliance avec l’extrême droite du Parti Républicain bien que les fans des « Tea parties » détestent les banquiers autant qu’ils détestent Obama. Ces « petits » ont du mal à trouver du travail, à rembourser leurs crédits, à financer les études de leurs enfants et beaucoup ont même perdu leur maison. Ils en veulent à ceux qui, de la mondialisation, font leur beurre.
Avant les élections de novembre (« mid term ») qui peuvent le priver de toute majorité parlementaire, Obama s’est engouffré dans la brèche. S’adressant directement à des banquiers réunis le 22 avril à New York, il a présenté son projet de réformes comme un moindre mal pour Wall Street. Pourquoi ? Parce que Wall Street a de bonnes raisons de se sentir menacé. La « Security & Exchange commission » (S.E.C) a accusé Goldman Sachs, le plus célèbre de tous les établissements financiers de manipulations frauduleuses. D’autres plaintes sont à prévoir. L’ensemble donnera du grain à moudre à la vindicte populaire.
Les parlementaires en quête de réélection et les candidats parlementaires en quête d’élection se mettent à hésiter. Certains jouent la carte de la modération et suggèrent des amendements au projet d’Obama afin de pouvoir s’y rallier. Peut-être Obama pourra-t-il en profiter pour faire passer un texte et même poursuivre sur la lancée jusqu’en novembre. C’est une lueur d’espoir mais elle est ténue.
Localement, la vague « Tea party » prend de l’ampleur et si les élections « mid term » sont perdues, ce qui est encore probable, la cohabitation entre l’exécutif et le législatif sera rude … et la campagne présidentielle de 2012 peu amène.
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