Une enquête menée par le bureau d’études américain CNW Marketing Research remet en cause des idées convenues sur la hiérarchie des voitures les plus polluantes.
Optant pour une démarche originale, les chercheurs ont tenu compte des conséquences en termes d’environnement non seulement lors de l’usage du véhicule mais également aux deux bouts de la chaîne : lors de sa conception et de son recyclage en fin de vie. Le tout est rapporté à un indice comptant le coût en dollars de chaque véhicule par mile parcouru.
Et là, Ô surprise ! La Toyota Prius qui arrivait systématiquement en tête de ce type d’enquête grâce à sa motorisation hybride se retrouve en milieu de peloton. A contrario, un énorme 4x4 américain, le Hummer fait beaucoup mieux qu’elle ! En cause ? La très grande difficulté à recycler proprement les nombreuses batteries électriques.
Parmi les bons élèves se retrouvent tout de même la petite et classique Yaris de Toyota, Saab, mais surtout les Allemands, champions des matériaux recyclables, BMW et Mercedes. Peu présents sur le marché américain, les constructeurs français ne figurent pas au classement.
Commentaires
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Et oui... J'apprends avec stupéfaction que le Hummer est plus "écolo" que la Prius, et pourtant ces éléments ne m'étonnent qu'à moitié.
Auparavant simplistes, on constate que de plus en plus les études effectuées et relatives à toutes sortes de domaines dont les aspects écologiques prennent en considération des périmètres de plus en plus larges. Ainsi on ne s'intéresse plus seulement aux nuisances concernant un produit sous sa forme finalisée et prête à la consommation, mais tout son cycle de vie, de l'acquisition des matières premières au recyclage final, si possible.
Ces nouvelles études sont toujours très intéressantes : auparavant, la faute "écolo" était du ressort quasi-exclusif des consommateurs. Maintenant on se rend compte (disons qu'on n'occulte plus) du fait que les procédés de fabrication et de recyclage peuvent être également consommateurs et énergivores.
Et l'on pointe du doigt par exemple les biocarburants, dont la fabrication nécessite engrais, pesticides et énergie pour faire fonctionner les engins agricoles. Ou bien encore les systèmes informatiques, qui ont l'air "propres".
Pourtant, ces derniers représentent une source d'inquiétude supplémentaire : leur fabrication requiert d'importantes quantités d'eau, d'énergie et de substances nocives. Leur utilisation est loin d'être économique : un PC de bureau consomme tout de même près de 400W, sans compter tous les petits équipements et boîtiers Internet en veille. Un centre informatique de Google peut consommer jusqu'à 15MW et doit être construit près d'une rivière afin de refroidir les systèmes.
La destruction ou le recyclage des systèmes informatiques pose également un problème majeur, d'autant plus que le cycle de vie des produits est très court, ce qui concourt à l'amoncellement de quantités de déchets électroniques en attente. Il y a six mois je me suis vu contraint de jeter un ordinateur dans la benne commune d'une déchetterie, les responsables m'ayant assuré qu'ils ne prenaient pas en charge les déchets électroniques. Consternant.
La prolifération d'une nouvelle informatique nomade (appareils photo numériques, lecteurs MP3, téléphones portables, ordinateurs portables etc.) est encore plus problématique : impossibilité de réparer pour cause de minaturisation, grande difficulté à recycler ces équipements, et omniprésence de batteries ou d'écrans aux substances nocives qui n'arrangent rien.
Pour en revenir au sujet évoqué, ces études prenant en compte un périmètre étendu et un cycle de vie complet de produit sont vraiment bénéfiques, mais probablement coûteuses et complexes à réaliser.
Permalien
A la décharge de la Prius, on pourrait objecter que toute nouvelle technologie nécessite de lourds investissements énergivores au départ ce qui peut expliquer, en partie du moins, son piètre classement.
Ce problème se posera d'ailleurs pour les futurs véhicules équipés de pile à combustible.
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