L’irruption de Mir-Hossein Mousavi dans la course à l’élection présidentielle bouleverse la donne. Mahmoud Ahmadinejad qui était favori devient outsider.
Mousavi était Premier ministre pendant la terrible guerre avec l’Irak. Le Guide était alors Khomeiny tandis que Khamenei, l’actuel Guide, était Président.
Khamenei et Mousavi s’entendaient bien, ils sont restés amis. De là à conclure que Khamenei veut pousser Mousavi aux dépens d’Ahmadinejad, il y a un pas qu’il serait dangereux de franchir. Khamenei est retors et veut laisser souffler le vent de l’opinion. Si la fierté nationale dont Ahmadinejad s’est fait le champion récolte la majorité des suffrages, il s’en accommodera. Si l’incurie économique dont a fait preuve Ahmadinejad décourage les électeurs, il s’appuiera sur Mousavi. Pour plus de sûreté, il y a même un troisième homme en la personne de Mehdi Karoubi, un beau parleur particulièrement populaire dans l’Ouest du pays.
Mousavi ne sait pas haranguer les foules comme Ahmadinejad ni même comme Karoubi. Ce sera pour lui un handicap qui s’ajoutera au poids de ses 68 ans dans un pays où 60% de la population à moins de 30 ans. Il bénéficie cependant de nombreux avantages. D’abord, il est sérieux et a constamment tenu des propos réalistes. Ensuite, comme il a été compagnon de Khomeiny, le fondateur du régime, il ne peut être accusé faiblesse à l’égard des Américains. Cela lui permettra de répondre à certains arguments de campagne que pourrait proférer Ahmadinejad et de faire néanmoins preuve d’une certaine souplesse dans les relations internationales. Une souplesse dont le peuple iranien a besoin et que les ouvertures d’Obama rendent à la fois possibles et nécessaires.
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