Environ un être humain sur sept est, aujourd’hui, Africain. En 2050, cela devrait être un sur trois. Difficile d’imaginer plus grand bouleversement.
Le phénomène est en phase d’accélération : la mortalité infantile diminue ; et les femmes, contrairement à ce qui se passe presque partout ailleurs, continuent à faire beaucoup d’enfants. L’âge moyen (les démographes préfèrent parler d’âge médian) des Africains actuellement en vie est d’environ 20 ans ... un bon âge pour la procréation ! A titre de comparaison, l’âge médian en Europe est d’environ 40 ans.
Partant de ces données, certains prévisionnistes s’alarment tandis que d’autres se réjouissent.
Les optimistes raisonnent surtout en termes économiques. L’Afrique, disent-ils, est en train de décoller. La croissance moyenne frôle les 5%. Les richesses pétrolières et minières sont abondantes. Si la gouvernance n’est pas catastrophique, la croissance de la population (de 1 milliard à 3,5 milliards) devrait être absorbable et même bénéfique.
A l’inverse, la plupart des anthropologues et des écologistes sont pessimistes. Les premiers soulignent que, sauf rares exceptions, les richesses en Afrique ont été accaparées par des puissants sans scrupules et que l’accroissement de la manne risque d’accroître les tentations plutôt qu’inciter aux réformes. Les seconds se contentent de regarder une carte, de montrer l’expansion récente des déserts et de prévoir que, sécheresses et réchauffement climatique aidant, les choses ne pourront qu’empirer. Ils prédisent des migrations massives qui, compte tenu des conflits ethniques, préexistants, risquent de provoquer des massacres d’une ampleur jusqu’ici inégalée.
Pour le meilleur, comme pour le pire, l’Europe sera aux premières loges. Les problèmes africains, inévitablement, pèseront sur notre avenir.
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