Nombreux sont les Américains que la montée de l’Extrême Droite en Europe effraye. Nombreux sont les Européens que la montée de l’Extrême Droite aux Etats-Unis effraye.

Les uns et les autres ont de bonnes raisons de s’inquiéter et, par conséquent, de s’entraider pour conjurer le danger.

En Europe, aucun pays n’est épargné. En Autriche, en Belgique, en France, en Hongrie, en Italie et même aux Pays Bas, les élections les plus récentes ont été marquées par une incontestable poussée de l’Extrême Droite. Néo-fascistes en Europe de l’Est, anti-immigrés en Europe de l’Ouest, l’importance numérique des différents mouvements leur confère une grandissante respectabilité.

Aux Etats-Unis, il n’est pas excessif de parler de haine. Les « tea parties » rassemblent un public pour lequel Obama fait figure d’antéchrist. Des milices se forment et évoquent la violence légitime. Certains milieux financiers sont, en outre, tellement hostiles à toute régulation qu’ils ouvrent leurs caisses aux franges les plus extrêmes du Parti Républicain, celles qui, aux élections de novembre, vont essayer d’enflammer les milieux populaires.

L’establishment financier européen n’en est pas là mais attention ! Si la peur de l’islamisme devenait aussi virulente que l’a été la peur du communisme dans les années 1930, une nouvelle génération de capitalistes pourrait avoir envie de ménager l’Extrême Droite pour canaliser la colère des peuples.

Des deux côtés de l’Atlantique, tout dépend au fond des réactions des « petits blancs » qui se sentent menacés. Parmi toutes les menaces, celle du chômage vient en tête. Le chômage, voilà l’ennemi commun des démocraties d’Occident. Ennemi contre lequel elles doivent se battre ensemble.