La cause des gilets jaunes reste soutenue par une majorité de Français, malgré les débordements et les violences bien condamnables.
Dans les fondements des demandes qui vont émerger du Grand débat va dominer l'accroissement des inégalités, avec ses illustrations majeures qui exaspèrent : la fraude fiscale, les salaires des dirigeants et des hauts fonctionnaires, l'insolente richesse des héritiers de fortunes et les gains insolents des virtuoses de la spéculation. De l'autre coté du tableau, tous les pauvres, les exploités en tout genre, les travailleurs payés au lance pierre, notamment les sans papiers (mais on est sûr que ceux là se taisent).
Si notre président a dénoncé par exemple les chômeurs à mi-temps, cela ne calmera pas les gilets jaunes.
Les inégalités ont existé sous bien d'autres formes dans l'histoire de l'humanité : la guerre avec les abus effroyables de la soldatesque, l'esclavage, la colonisation, pour ne citer que les formes les plus odieuses.
Les inégalités actuelles ne sont peut être pas plus importantes que par le passé, mais elles sont plus visibles. Les progrès techniques de la numérisation et de la communication rendent inéluctable la transparence des inégalités financières, et les ressentiments que cela déclenche. C'est plus la transparence des inégalités que leur accroissement qui fâche.
Le revenu universel, accordé à tous les adultes sans aucune condition, serait il une solution ? Regardons d'abord les chiffres. Partons sur un RU de 800 € accordé à 50 millions d'adultes : le budget serait de 40 milliards d'euros. C'est seulement 5 % du PIB. Pour être cohérent il faudrait diminuer tous les salaires, les retraites, les allocations chômage de ce revenu universel qui serait accordé sans distinction aucune à tous. Le budget résiduel serait de l'ordre de 10 à 15 milliards ! C'est largement à la portée de l'économie française. Le problème est ailleurs : rien ne garantit que les travailleurs actuels payés au SMIC ou en dessous continueraient à travailler.
Ici intervient une autre évolution essentielle de notre société : la baisse ininterrompue des coûts. Quand on mesure le coût du minimum de biens et services nécessaires pour vivre décemment, on constate que ce coût ne cesse de baisser, grâce à la robotisation galopante des productions et des services. Mais cette tendance planétaire a une autre conséquence : elle supprime des emplois. L'angoisse gagne toutes les professions. Les corporations et les syndicats s'ingénient alors à limiter cette suppression d'emplois, accusant tour à tour la mondialisation, les patrons, les concurrences déloyales et les étrangers. Le populisme fait recette sur tous ces thèmes. Et la peur du chômage renforce, consciemment ou inconsciemment, l'agressivité des gilets jaunes.
Or cette peur du chômage devrait théoriquement disparaître avec le revenu universel, à une condition cependant : que la frugalité nécessaire quand on n'aura que le RU soit acceptée et non redoutée. Il faudra beaucoup de réalisme aux Français pour en arriver là, mais pas aux immigrés, qui sont déjà dans cette condition. Pour gagner plus que le RU, il sera juste nécessaire de travailler un peu...La Fontaine nous le disait déjà.
Quant à l'insolente richesse de ceux qui savent le mieux jouer, elle n'a de solution que par une fiscalité mondiale, et non pas par une fiscalité de chaque Etat. Avis à tous !
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