Syrie : l'entrée fracassante d'Emmanuel Macron dans le club des grands acteurs.

La nouvelle des frappes contre l'arsenal chimique de Bachar n'a pas eu l'effet d'une bombe, mais a la consistance d'une très bonne nouvelle.
En effet apparaît enfin quelqu'un qui va pouvoir raisonner et faire plier Bachar dans une négociation, et c'est Emmanuel Macron.

Pour plusieurs raisons.
Il y a d'abord la démonstration des Armées Françaises : elles ont frappé ce qu'elles avaient décidé de frapper, elles auraient pu aussi bien tuer Bachar. La défense des Syriens a été nulle, et les Russes se sont bien gardés de contrer les frappes.
Il y a ensuite la victoire juridique au Conseil de Sécurité : les frappes ne sont pas un acte de guerre, ce sont des actions légitimes au regard du droit international. En effet, les Syriens s'étaient engagés à détruire leurs armes chimiques, les Russes et les Américains en étaient les garants. Bachar a non seulement bafoué son engagement, mais il a utilisé des armes interdites par les Nations Unies. Le Conseil de Sécurité vient de rejeter une motion russe condamnant les frappes.
Il y a enfin le profil bas des perdants. La Russie a déclaré ne pas envisager d'action armée comme réponse, mais de rester dans le droit. Bachar est muet.

Macron a un boulevard pour lancer une conférence de paix.
Il faut rappeler que la France n'est pas pour rien dans l'imbroglio syrien et proche oriental. C'est en effet les accords Sykes Picot qui ont notamment fixé les frontières issues du démantèlement de l'Empire Ottoman après la première guerre mondiale. Ces accords sont une catastrophe dont les populations locales payent encore le prix terriblement élevé.
Clémenceau avait gagné la guerre de 14-18, mais il n'avait pas su gagner la paix.

Macron saura il gagner la paix en Syrie ? Il aura alors gagné une stature historique.

Je lui souhaite de gagner cette partie, car je suis certain qu'il en a les capacité