Les MOOC qu’il faut appeler CLOM si on veut la jouer francophone (Cours en Ligne Ouverts et Massifs) sont l’innovation qui va révolutionner l’enseignement. Jacques Blamont, ancien directeur scientifique du Centre d’études spatiales, membre de l’Académie des sciences et membre éminent du comité d’orientation des Vigilants a développé mercredi 18 au cours d’un petit-déjeuner du Club les idées sur ce sujet qu’il avait lancé sur le site des vigilants.

Notre système d’enseignement remontant à Saint Ignace de Loyola va s’effondrer, le séisme commençant par l’enseignement supérieur avant de descendre vraisemblablement jusqu’à la maternelle. Le risque est de voir nos enseignements français et francophones balayés par une offre anglo-saxonne et plus particulièrement américaine comme le cinéma indépendant par les superproductions hollywoodiennes un peu partout dans le monde, explique en substance Jacques Blamont.

En l’écoutant, on pouvait aussi entendre que dans cette crise comme dans les autres il y a évidemment des opportunités. Celle-ci est très vraisemblablement le levier qui va enfin faire bouger le système d’enseignement français. Encore faut-il que les résistances et réticences de toutes sortes ne bloque pas toutes les évolutions jusqu’à ce qu’il soit définitivement balayé par une offre non francophone.

Les expériences menées par Jacques Blamont en Haïti, qu’il aimerait étendre à la Guyane et pourquoi pas un jour à l’Afrique francophone peuvent être une solution pour ces pays mais aussi, peut-on espérer, une partie de la solution pour nous. On obtiendra en effet beaucoup plus facilement l’adhésion du système universitaire français - en tout cas de ses éléments les plus enthousiastes et les moins conservateurs - pour des expériences lointaines que pour des expériences trop proches de chez nous et donc trop évidemment susceptibles de remettre en cause des situations acquises et des statuts.

Quand on aura démontré qu’un bon logiciel et une tablette font des merveilles contre l’illettrisme en Haïti il sera peut-être plus difficile de les regarder avec méfiance dans les ZEP françaises.