Peu importe si l'euro monte ou baisse vis-à-vis du dollar, il y a toujours ceux qui y voient un inconvénient. Euro faible - signe d'une Europe impuissante. Euro fort - perte de compétitivité des industries européennes.
Dans le contexte de la crise financière actuelle, le moment est venu de prendre un peu de distance et enfin de saluer la monnaie unique si peu aimée. Car sans l'euro, le monde ferait face non seulement à une crise bancaire, mais au chaos monétaire à l'échelle continentale.
Il suffit de regarder la situation en Hongrie pour se convaincre de l'utilité de l'euro. Le déficit croissant du compte courant, un défi gérable en temps normal, se transformait en véritable crise monétaire à cause des événements dans les marchés des crédits. Résultat : la banque centrale hongroise a du relever en urgence les taux d'intérêt de 3 pourcent pour endiguer la chute du Forint, la monnaie nationale.
Or, dans la zone euro, le calme règne. Portugal, Italie, Grèce maintiennent un taux d'endettement élevé, mais leur statut de membre de l'euro les met à l'abri de la tempête qui touche la Hongrie. Déjà occupés à trouver une solution à la crise financière, les gouvernements et banques centrales n'ont pas besoin d'ajouter une crise monétaire à travers l'Europe à leur calendrier de travail.
Alors, bravo l'euro ou... presque. Quand l'Irlande a décidé de garantir les dépôts bancaires sans coordination avec ses partenaires européens, les autres pays ont craint que leurs clients déplacent leur argent vers l’Irlande. Le message est clair : l'unité dans le domaine monétaire a besoin d'un complément dans le domaine de la politique financière. Cela aurait aussi le mérite de faciliter la coopération internationale de la zone euro - par exemple pour éviter une future crise financière.
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