Le monde a accumulé tellement de raisons de se méfier de Bush que, même lorsqu’il dit des choses sensées, on doute de sa bonne foi. Cela vaut pour son refus de s’engager sur des « objectifs » de réduction d’émission de Co2. Il a soutenu – et qui pourrait, sur ce point, lui donner tort ? – que les objectifs ne signifient rien si l’on ne se donne pas les moyens de les atteindre.
Son insistance à mettre l’accent sur les moyens n’a rien d’illégitime et les Européens ne devraient pas sous estimer la capacité américaine à promouvoir le changement.
D’ores et déjà, les entreprises, qui s’efforçaient d’éviter que le gouvernement fixe des règles contraignantes, ont changé de stratégie. A force de voir des Etats et des villes prendre des dispositions de plus en plus disparates, elles en arrivent à souhaiter qu’un prix unique soit fixé au niveau national. Les choses peuvent aller vite : si, en Amérique les pollueurs craignent de payer trop cher, les investissements dans la recherche augmenteront fortement. Et, si la recherche débouchait sur d’importantes innovations, les Etats-Unis seraient les premiers à vouloir fixer des « objectifs ».
Commentaires
Permalien
Marc Ullmann a vraisemblablement raison à la fois sur l'objectif stratégique et sur la méthode pour l'atteindre.
Nos amis américains n'ont plus pour dieu le "billet vert" mais bien le "business". Or, pour qu'il y ait business, il faut qu'il existe un "besoin" que celui-ci soit spontané ou bien soit provoqué...
Sur le plan de la stratégie, il est assez intelligent de ne se donner des objectifs, publiés aux yeux de tous, que lorsqu'on a en mains les cartes pour les atteindre … Pourquoi donner un bâton pour se faire battre. ?
En la matière, les cartes sont ici celles de l'innovation et de la technologie. Mais, pour les avoir, il faut que la recherche d'une offre économique soit en cours de construction. Alors, comment créer le lien entre le politique et l'économique pour faire naître au sein de l'économie le processus vertueux bien connu : contrainte subie ET volonté-envie de l'écarter donne innovation-solution qui donne nouvelle offre commerciales ET clients potentiels qui donne alors nouveau business, etc.
Les deux ingrédients fondamentaux de l'innovation sont souvent la "contrainte" et la" volonté" ou son expression (les moyens engagés). Cela est souvent la méthode américaine, à la guerre comme en économie, de venir à bout d'une contrainte par un "déluge de moyens"…. Quitte à plagier Mao " Là où est une volonté, là il y a un chemin. ! "
Voilà pourquoi, je le rejoins sur le fait que là où il y a un business potentiel important ( ici au plan mondial parce que les esprits sont mûrs), là il faut investir et "parier" que l'innovation suivra.
Pour cela, rien de tel que de réglementer, même si cela n'est pas très… libéral.
Car, au fond, la direction, la volonté, le signal, cela peut bien être, sur certains sujets, du ressort de l'Etat.
La recherche du "chemin" pour la contourner est bien ce que sait faire de mieux l'économie libérale qui répondra à cette nouvelle réglementation, subie comme une contrainte fondatrice et "directrice", par la création d'un nouveau business destiné à l'écarter.
Il est donc bien possible de rendre certaines réglementations créatrices de valeur économique !
HPS
Permalien
une vision d'ensemble. Je souscris à ce que vous dites. La survie de la planète devient un big business et chacun semble donc s'y mettre de bonne volonté. Les centrales nucléaires nous apparaissent désormais comme la solution à la crise énergétique et "ozonale", mais il semble que la pollution à hyper long terme des déchets nucléaire soit soigneusement évitée actuellement. Quant aux USA qui semblent vouloir devenir les bons élèves de l'anti réchauffement, ils continuent néanmoins des recherches qui peuvent s'avérer autrement dangereuses que la pollution industrielle et le rachat des points pollution dont ils sont devenus les champions. cf. les recherches du centre HAARP et le livre "les anges ne jouent pas de cette haarp"... Entre autres réflexions...
Ajouter un commentaire