Comme chacun le sait ou peut le comprendre, une monnaie sous évaluée favorise les exportations et pénalise les importations. Le procédé, s’il est volontaire, peut être considéré comme de la triche et devrait être en tête de la liste de ce que les experts appellent « obstacles non tarifaires ».
A l’Organisation Mondiale du Commerce, tel n’est pas le cas : l’OMC est habilitée à régler les différends commerciaux mais n’a pas vocation à s’occuper du monétaire. Pêché originel. Délices pour la Chine qui, depuis son adhésion en 2001, mène une politique de conquête de parts de marché.
L’OMC (WTO en anglais), entrée en fonction en 1995, a hérité des us et coutumes du GATT (General Agreement on Trade & Tarifs) qui, depuis 1947, s’efforce de réduire le nombre et la taille des barrières au commerce international. Les négociations entre les Etats-Unis et l’Europe ont servi de modèle. A leurs débuts (« Dillon round », « Kennedy round », etc.), les taux de change n’avaient pas lieu d’être mentionnés. Ils auraient dû l’être ultérieurement (« Tokyo round », « Uruguay round », etc.) mais le pas n’a pas été franchi. Pis, pendant les huit années qu’ont duré les pourparlers entre 120 pays pour transformer le GATT en entité juridique à part entière, l’occasion n’a pas été saisie. Routine et aveuglement sont allés de pair.
Aujourd’hui, le quasi « peg », par lequel les autorités de Pékin lient le Yuan chinois au Dollar américain, pousse à la baisse une monnaie qui, fondamentalement, devrait monter. La situation, faute de pouvoir se régler dans le cadre de l’OMC, est source de conflits. Or, qui dit conflit dit épreuve de force et qui dit épreuve de force dit danger.
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