Le monde selon Welch

Jack Welch a dirigé avec grand succès General Electric et a acquis une réputation de super manager. Maintenant, parmi les multiples occupations qui meublent sa retraite, il distille quelques conseils dans une chronique publiée dans Business Week. Selon lui, le personnel d’une entreprise peut être classé en trois catégories.

20 % ont de l’avenir, il faut les chouchouter, veiller à leur avancement, tout faire pour qu’ils restent. 10 % sont des poids morts, il faut essayer de les persuader gentiment qu’ils seraient plus à leur place ailleurs. Le reste, c'est-à-dire 70 % doivent être coachés, formés, filtrés afin de déceler ceux qui, finalement, rejoindront le top 20 ou tomberont dans le bottom 10.

Welch assure qu’il a toujours pratiqué cette évaluation sur une base annuelle et que cela a toujours donné des résultats concluants. Reste à savoir si cela marcherait en France et plus généralement en Europe où la mobilité est moins grande qu’au Etats-Unis. Là-bas, il n’y a pratiquement pas de formalités pour les licenciements. Les gens le savent et se mettent à chercher ailleurs dès qu’ils se sentent menacés. Ici, le risque existerait que ceux du bottom 10 s’accrochent et que ceux du top 20 soient les plus tentés par le grand large.

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Commentaires

On peut penser que Jack Welch dispose d'une bonne heuristique. Nous sommes là encore pas très loin de la règle des 2/10° édictée par les membres du Club de Fairmont à San Francisco. Il serait intéressant de vérifier si ce grand manager en faisait partie...

Comme toujours, les raisonnements faits au niveau local, au niveau micro-économique de l'entreprise, s'ils pouvaient se déduire au niveau macro-économique d'une société toute entière. pourraient révéler une image du monde assez étonnante, pour ne pas dire plus.

Est-ce à dire qu'au niveau d'une société constituée de nombreuses entreprises, la sphère dite de l'économie pourrait avoir la même structure ?

Cela donnerait :

- taille de la classe dominante à très forte valeur ajoutée et à forte initiative : 20 %
- taille de la classe laborieuse à faible valeur ajoutée et faible initiative : 70 %
- taille des exclus, condamnés au chômage et à l'inutilité: 10 %.

Une entreprise se trouve toujours plongée dans un milieu extérieur vers lesquel elle peut expulser ses "déchets" et au sein duquel elle peut extraire des "pépites".

Que devient le raisonnement lorsque à une certaine échelle, il n'y a plus de "milieu extérieur" ?

Doit-on au niveau de la macro-économie considérer que les "poids morts" doivent être expulsés vers un "autre monde ".

La question n'est pas simple....

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