Le marché de l’émotion

Le Pakistan n’est pas « sexy ». L’image que les Occidentaux s’en font est celle d’un pays crasseux où la misère s’étale, où l’islamisme radical fleurit, où les services secrets vendent des secrets atomiques. Qui pâtit de cette image ? Pas Musharaf et ses ministres qui, géopolitique oblige, sont soutenus par les Américains.

Les perdants sont les 3 millions de sans abri et les dizaines de milliers de blessés sur le point de mourir de faim, de froid et d’absence de soins après les tremblements de terre dans les montagnes du Cachemire. Ces malheureux n’ont pas vraiment ému nos opinions publiques. Et nos gouvernements, toujours ? la remorque des émotions télévisuelles, se contentent d’accomplir un service minimum. Comment s’étonner, après cela, que Ben Laden fasse des recrues.

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Commentaires

A Marc Ullmann,
Comme à l'accoutumée, vos articles expriment bon sens et lucidité.
Au lieu de chercher à faire une guerre improbable contre le terrorisme, il serait urgent d'arrêter de le nourrir en abandonnant des masses d'innocents face au malheur alors que nous, pays nantis, avons les moyens d'apporter soulagement et consolation, ce qui du même coup redorerait le blason de l'Occident et porterait haut les valeurs universelles.

Au lieu de rechercher la puissance (en termes militaires et d'influence) pour leur propre égo, nos dirigeants seraient bien inspirés d'utiliser cette puissance (financière et logistique) au service de l'humanité. Paix, environnement, vie...
Mais il semble qu'on préfère choisir le triptyque opposé : guerre, pollution, mort...
Allez comprendre le pourquoi d'un tel aveuglement ? Peut-être dans ce texte de Paul (Ephésiens 6:12) ou celui de Jean (Jean 5:19) ?

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