Les marginaux sont devenus « réalos » et les Grünen, après avoir gagné au Bade-Wurtemberg, aspirent à diriger la République Fédérale. Pour l’Allemagne, pour l’Europe, pour le monde, le 27 mars 2011 fera peut-être figure de date historique.
Le Parti Chrétien Démocrate (CDU) tenait les rênes du Bade-Wurtemberg depuis 50 ans. Aujourd’hui, une coalition « écolo-socialo » a pris le pouvoir. Ce n’est pas rien. Après la Rhénanie du Nord-Westphalie et la Bavière, le Bade-Wurtemberg est l’Etat allemand le plus riche : des marques aussi prestigieuses que Audi, Mercedes et Porsche y ont leurs racines ; et son PNB est à peu près égal à celui de la Belgique.
Socialistes et écologistes ont mis un mois à rédiger un « accord de gouvernement » détaillé permettant à Winfried Kretschmann de prendre effectivement la présidence. Avec son large sourire et ses cheveux en brosse, l’homme paraît posé et rassurant. Il se fait même gloire de présenter l’écologie non comme un mouvement révolutionnaire mais comme un mouvement conservateur : « Nous sommes des conservateurs, dit-il, puisque notre ambition est de préserver la planète et de privilégier le long terme ».
Le 28 avril, c’est-à-dire un mois après l’élection dans le Land, un sondage national donnait la CDU perdante et les Verts-Rouges gagnants.
Certes, le scrutin n’aura lieu qu’en 2013. Certes, les esprits sont aujourd’hui marqués par le désastre nucléaire survenu au Japon. Certes, Mme Merkel peut rebondir. Reste que la simple possibilité de voir un (ou une) écologiste prendre la tête du gouvernement d’un des plus grand pays du monde est, en soi, une formidable nouvelle.
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