L’Angleterre est sortie victorieuse de la deuxième guerre mondiale. Elle se résigne difficilement à rentrer dans le rang des vaincus.
Les vaincus, à l’Ouest, ont été libérés par les Américains puis soumis à leur douce tutelle ; les autres, à l’Est, ont été libérés par les Russes puis soumis à leur terrible joug.
Deux attitudes distinctes ont découlé de cet état de fait. A l’Ouest, l’Amérique, d’abord admirée et copiée par une génération de « Young Leaders » a été ensuite enviée et critiquée par des contempteurs de l’hégémonie. A l’Est, l’Union Soviétique a été détestée, la Russie actuelle suscite la méfiance et les Etats-Unis font office de rempart.
Parmi tous les dirigeants Européens, seule Angela Merkel est apte à réconcilier les mémoires. Elle a vécu à l’Est. Elle a vécu à l’Ouest. Elle incarne une Allemagne réunifiée, héritière de deux destins. Reste à savoir si cette Allemagne nouvelle se sentira investie d’une responsabilité européenne ou si elle sera tentée de « jouer perso ».
Le rôle de la France est, à cet égard, capital. Vaincue avec Pétain, victorieuse avec De Gaulle, elle a pris la tête des éclopés de l’Ouest pour forger une Union. De cette union, le couple franco-allemand a été l’ossature. Et cette ossature, aujourd’hui, a besoin de calcium.
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