Les stratèges ont les yeux fixés sur les Etats-Unis et l’Iran. Pendant ce temps, le spectacle d’horreur continue en Irak. On compte, en moyenne, une centaine de victimes par jour. Des cadres de l’ancien régime et autres extrémistes ont réussi à réveiller la haine de la minorité sunnite contre une majorité chiite qui risquait d’acquérir tous les leviers du pouvoir.
Celle-ci, après s’être tenue relativement tranquille, rivalise en cruauté : les assassinats sont précédés de tortures ; les tortures ne sont même pas destinées à arracher des secrets ; il s’agit simplement de d’infliger des souffrances. Bien installé au Sud (un pied en Irak et un autre en Iran), l’Ayatollah Sistani essaye de prêcher le calme. Selon lui, il faut, pour un temps, composer avec les Américains pour tenter de préserver l’unité du pays. Plus tard, la « fureur des Croyants », pourra s’exercer contre l’occupant. La paix n’est qu’un lointain mirage.
Commentaires
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Ne pensez-vous pas, cher Marc, que l'unité de l'Irak a déjà pris un grand coup ? A force de jouer les communautés contre "le peuple d'Irak "- les Kurdes ont été sanctuarisés après la première guerre du Golfe, les chiites qui se sont soulevés au Sud ont été délaissés, et enfin, après la dernière guerre, plutôt que de s'attaquer à Saddam et ses suppôts, ce sont les sunnites en général qui ont été marginalisés - on arrive à cette situation ubuesque où chaque communauté s'appuie sur ses acquis passés (sunnites arabes et Kurdes) ou récents (chiites arabes) pour dénier à l'autre un droit de regard sur l'Irak commun. Il ne semble pas y avoir le plus petit commun dénominateur entre les différents acteurs dans la vision de l'irak de demain. Les Américains, qui valorisent chez eux la fierté d'être Américain et ce, de quelque partie du monde qu'ils viennent, ont joué là les apprentis sorciers en exacerbant les rivalités entre communautés, clans...
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Vous avez - Hélas ! - raison. Au point où en sont les choses, toutes les solutions ne peuvent être que mauvaises. Cependant, tout n'est pas encore écrit et, parmi les solutions mauvaises, certaines peuvent être plus mauvaises que d'autres non seulement pour les pays voisins de l'Irak mais aussi pour l'Europe. Raison de plus pour rester vigilants.
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