Face à la résistance de certains cancers au docetaxel, un anticancéreux, et aux effets secondaires toxiques induits par la nécessaire augmentation des doses sur des organismes déjà fragilisés, des chercheurs de BIND Biosciences à Boston ont récemment tenté une nouvelle approche dans un protocole de lutte contre le cancer : ils ont utilisé des nanoparticules pour "véhiculer" la molécule chimique.
Des nanoparticules remplies de docetaxel ont été injectées dans le sang. Particularité de ces véhicules d’un genre nouveau ? Dans la méthode traditionnelle avec injection directe dans le corps, le médicament ne sait pas faire le tri entre les cellules saines et les cellules malades. En se dispersant indifféremment dans les cellules saines et tumorales, il fallait en augmenter sans cesse les doses pour plus d’efficacité. Ce qui causait des effets indésirables dommageables. A l’inverse, ces véhicules ne sont sensibles qu’aux cellules tumorales et ne libèrent leur contenu qu’à leur contact.
Menée sur 17 patients, souffrant d’un cancer résistant au docetaxel, l’expérience a, au bout de six semaines à peine, montré une nette diminution de la tumeur chez deux d’entre eux et une stabilisation chez les autres. Un essai plus large est, d’ores et déjà, prévu.
Cette méthode, à condition que les résultats soient confirmés sur un échantillon plus grand, a au moins deux avantages. Le premier concerne la quantité de produits actifs utilisée : 80 % de moins que dans la méthode traditionnelle ! Le second, c’est que l’on peut augmenter les doses libérées directement dans la tumeur tout en évitant les effets indésirables toxiques. Autre avantage collatéral : les molécules chimiques de dernière génération coûtent très cher ; la baisse des quantités nécessaires permet de réduire le coût des chimiothérapies.
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