Quand les robots seront des adultes responsables…

RobotsDébat dans un style très « Vigilants » le 12 décembre autour du jeune avocat Anthony Bem et du droit balbutiant des robots. Les questions et témoignages de l’assistance ont beaucoup enrichi l’intelligence collective sur ce sujet. S’interroger sur le droit applicable à ces intelligences artificielles ouvre évidemment sur des questions beaucoup plus larges. Droit des enfants ? Droit des animaux ? Rétablira-t-on un jour la peine de mort pour les robots ?

Pour le moment personne n’a encore mis en cause la responsabilité d’un robot devant les tribunaux. Il faudrait démontrer la « capacité de discernement » de la machine pour le faire, a dit notamment l’avocat. On ne pourra envisager de telles actions que lorsque les robots auront acquis une « autonomie totale ».

En somme tant qu’il y a un propriétaire ou un fabricant responsable derrière le robot on en revient au droit des machines. Tant qu’on peut prouver le lien avec un homme il n’y a pas de problème, a confirmé en substance Yves Léon, informaticien et expert judiciaire. Le problème c’est que la chaîne des responsabilités est souvent de plus en plus difficile à remonter, a-t-il ajouté.

Marie-Jeanne Pasquette, journaliste financière, a renchéri sur ce point en évoquant l’exemple du trading à haute fréquence. C’est sans doute le domaine où des intelligences artificielles sont le plus massivement à l’œuvre, dès à présent. Or les autorités boursières s’avouent de plus en plus désarmées pour démonter et démontrer les infractions à l’œuvre, notamment en termes d’informations privilégiées.

Les usages militaires des robots ouvrent aussi des questions éthiques autant que juridiques.

Enfin Daniel Lechanteux a ouvert d’intéressantes perspectives … sociales. Il a évoqué l’Allemagne, dont l’industrie est très robotisée, qui sait déjà qu’elle va avoir à affronter un très sérieux problème d’équilibre de son système de retraites tant le nombre de jeunes allemands s’annonce insuffisant pour payer les retraites des plus âgés. Pourquoi les robots ne paieraient-ils pas des cotisations retraites ? On peut dire que ce n’est qu’une manière de taxer les machines … tant que les robots ne demandent pas à bénéficier de leur droit à la retraite.

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