En Russie, Gazprom est plus qu’un Etat dans l’Etat, c’est le bras armé de l’Etat pour reconquérir une partie du terrain perdu par l’URSS. Il s’agit de bâtir une sorte d’Union des Républiques Pétro Gazières en devenant non seulement l’indispensable fournisseur mais aussi le principal distributeur de pétrole et de gaz dans celles des anciennes républiques soviétiques qui en sont dépourvues. L’Arménie a déjà cédé l’essentiel de ses actifs énergétiques. La Biélorussie va bientôt faire de même et l’Ukraine ne pourra pas rester longtemps insensible aux pressions de son puissant voisin.
Pour l’Europe Occidentale, le problème de l’indépendance énergétique se pose aussi, bien que différemment. D’une part, l’Union Européenne ne peut plus se passer du gaz russe mais, d’autre part, ses achats représentent l’essentiel des revenus de Gazprom. Du coup, une sorte d’alliance industrielle historique se renoue. L’Allemagne est au centre de ce « partenariat stratégique ». L’ex chancelier Gerhard Schröder préside la société mixte qui va construire un gazoduc direct sous la baltique. Normal ! Un de ses prédécesseurs, Helmut Schmidt avait prévenu Ronald Reagan lorsque celui-ci tentait de s’opposer à la construction d’un autre gazoduc à l’époque de l’URSS : « Cela fait plus de cent ans que nous travaillons en Russie ; c’est nous qui avons construit son premier pipeline ; il est souhaitable que nous recommencions ».
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