Comment se défendre au 21ième siècle ?

Le Newsweek de cette semaine nous apprend que l’Estonie vient d’introduire à cette rentrée un cours obligatoire de codage informatique au programme de la première année d’école primaire. D’après un expert anonyme cité par le journal, ce serait un élément d’une stratégie visant à rendre chaque citoyen expert et capable de résister face à une agression informatique : une stratégie de survie face à Moscou.

Je ne garantis par cette interprétation qui semble assez folklorique. Mais il me semble qu’elle effleure une idée forte. La politique et les moyens de la défense sont devenus de plus en plus des outils extrêmement éloignés des citoyens : la partie la plus caricaturale étant sans doute l’arme nucléaire enfouie dans le sol ou le fond des mers (lire : Armées françaises : le trop nucléaire d’Etienne Copel).

La défense est d’abord la volonté de défense d’une collectivité, et la capacité de chacun de ses membres de se penser acteur dans cette défense.

La mode est au crowd sourcing : à quand une crowd defense assise sur les nouvelle technologies ?

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Commentaires

Un point qui va dans votre sens: la formation reçu en classes préparatoires scientifiques en France n'intègre toujours aucun élément d'informatique, à plus forte raison de programmation.

Crowd defense ... n'est-ce pas ce qui est appliqué en Israel ou en Suisse, pays dans lesquels chaque citoyen est impliqué dans la défense du pays ?

Cela veut-il dire qu'il nous faut remettre le service militaire au goût du jour ? Il est vrai que sa suppression a fait pas mal de dégats. Du coup nos jeunes jouent à la guerre, au travers de tout un tas d'activités soit disant ludiques ou dans les cités, pour se tester.

Pour moi, les implications économiques sont bien plus profondes que les implications sur la défense.

Dans un monde où l'informatique tend à rendre la maîtrise des outils plus facile et où l’utilisation des outils informatique domine l’économie et la défense, la maitrise des processus de R&D et de production associés sont les clés de l'indépendance d'un pays.
Notons d’ailleurs que si nous restons en point dans les logiciels « haut de gamme » (ce qui nous vaut plusieurs centre de recherche en informatique de niveau mondial), le nombre de personnes comprenant les enjeux de l'ensemble de la chaîne logicielle est déjà sur la pente descendante. Il y avait beaucoup plus de développeurs opérationnels à la fin des années 90 (fort investissement pour éviter le bug de l’an 2000), ce qui fut entre autres la cause de l’explosion de la « bulle internet ». Aujourd’hui, si les jeunes savent tous utiliser les outils informatiques, beaucoup sortent avec un formation qui leur permet de faire des développements de base. Cependant, ces développements s’appuient sur des outils déjà très complexes (JAVA par exemple) et rares sont ceux qui comprennent et maîtrisent les mécanisme sous-jacents.

Vous me direz que c’est pareil dans les autres domaines économiques, mais lequel de ces domaines ne repose pas sur l’utilisation d’outils informatique? Quels investissement pourrions nous faire qui ne rempliraient pas à coup sûr les économies des pays dont l’économie est basée sur la maîtrise de toute la chaîne de conception du logiciel ?

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