Stephen Harper est le nouveau Premier ministre de la Fédération Canadienne. Le parti conservateur, dont il est le chef, a battu les Libéraux au pouvoir depuis 12 ans. La novation cependant est ailleurs, M. Harper est originaire de l’Alberta, un Etat de l’Ouest canadien dont les réserves en pétrole, en gaz et surtout en sables bitumineux sont immenses.
Or, la constitution fédérale stipule que chaque Etat possède les ressources naturelles situées sur son territoire. M. Harper ne s’est nullement engagé à changer la Constitution mais sait que 3 millions d’Albertains ne doivent pas devenir immensément plus riches que les 29 autres millions de Canadiens. Il proposera sans doute une législation permettant aux Etats les plus pauvres de bénéficier de transferts en provenance des Etats les plus riches. Mais dans quelles proportions ? La bataille s’annonce rude.
Commentaires
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La bataille sera effectivement rude mais on peut parier sans prendre grand risque que la constitution canadienne ne sera pas changée ( il n'y a qu'en France où l'on touche sans arrêt à la constitution...)et que le statu quo l'emportera. Le probléme des hydrocarbures s'est déjà posé plusieurs fois au Canada. En particulier au début des années 70, lors de l'ascension vertigineuse des prix du brut. A cette époque les automobilistes de l'Alberta mettaient sur leurs voitures des stickers : " Let the easterner bastards freeze in the dark". Les easterners bastards étaient aussi bien ceux de Toronto que de Montréal ( le probléme du Québec était alors à son paroxisme donnant même lieu à des actes terroristes ). En 1978 des campagnes de forage fort onéreuses dans l'offshore du Labrador durent être arrêtées par les compagnies pétroliéres qui refusaient d'obéir à deux autorités paralléles, la province de Terre-Neuve et et le pouvoir fédéral se disputant la juridiction sur le territoire maritime.
L'Alberta, qui lorgne plus sur les Etats-Unis que sur Ottawa, gardera donc la souveraineté sur son pétrole, son gaz et ses sables bitumineux mais il ne faut pas oublier que du fait de la fiscalité fédérale une bonne partie des bénéfices des compagnies pétroliéres part dans les poches du gouvernement fédéral.
A l'heure où la question québécoise risque de revenir sur le devant de la scéne, le gouvernement canadien se gardera bien d'ouvrir la boîte de Pandore des hydrocarbures où finalement un modus vivendi existe.
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