Les attentats de Boston ont profondément meurtri la population de la ville. Elle s'est sentie victime d'une agression aveugle sans provocation, dans un moment qui se voulait festif.
La mentalité d'état de guerre endémique aux Etats-Unis depuis le 11 septembre, la présence lors du marathon de vétérans habitués aux scènes de guerre et le soutien médical naturellement présent lors d'un événement sportif ont permis un triage des blessés d'une efficacité exemplaire, auquel on doit sans doute le faible nombre de morts du fait de l'immédiateté de soins adaptés.
Reste que les bombes artisanales ont tué et mutilé un public familial. De nombreux citoyens ont donc tenu à publier et comparer, via les médias sociaux, leurs témoignages pris sur le vif depuis des terminaux mobiles. Les forces de l'ordre ont saisi la balle au bond et incité à ce partage massif, qui a permis au centre d'information et de commandement en charge de l'enquête d'identifier et de recouper des signaux faibles quant à l'identité des poseurs de bombes, le risque que des engins non explosés subsistent, etc. Paradoxalement, bien que la scène du crime soit l'une des plus complexes de l'histoire du fait de la panique, des sacs abandonnés dans la fuite (comment savoir s'ils ne sont pas piégés ?) ... l'affaire a été résolue avec une promptitude rare.
On peut se réjouir de ce mouvement citoyen spontané de mobilisation contre les fauteurs de violence ... et s'inquiéter de ce monde où chacun surveille tout le monde, comme dans le sinistre "village" de la visionnaire série "le Prisonnier" dans les années 60
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