Autorégulation d’Internet

081217-Internet.jpgL'Ambassadeur Michel Peissik a été représentant de la France au sommet mondial sur la "Société de l'Information" qui cherche à faire avancer la réglementation mondiale d’Internet. Maintenant à la retraite, il continue à en suivre les travaux et note une évolution intéressante vers ce qui semble être une forme très moderne d’autorégulation, il en est le premier étonné et peut-être agréablement surpris.

Le problème est évidemment immense. Les participants sont partis sur l’idée qu’ayant identifié des domaines où une régulation devrait être trouvée (par exemple pornographie, trafic de médicaments, etc.), il fallait réunir une variété d’experts particulièrement au courant des problèmes, tenter de les faire parvenir à un consensus et voir dans quelle mesure ce consensus pourrait être élargi et formalisé. Mais, progressivement, de proche en proche, c’est un autre modèle qui semble s’installer, beaucoup plus bottom up : des participants en relation réelle ébauchent un modus vivendi ; ils regardent si et où celui-ci suscite des oppositions virulentes ; on cherche à le faire évoluer ; peut-être un jour cela pourrait-il déboucher sur une formalisation.

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Commentaires

En effet, cela reste le meilleur moyen de traiter le sujet. La diversité des éléments - sujets ou non à soucis - présents sur Internet, ainsi que les intérêts et conflits existants sont tels qu'il est probablement illusoire de vouloir à tout prix chapeauter le tout d'une réglementation unique et mondiale.
D'un pays à l'autre les modèles juridiques traitant des domaines traditionnels et leur mise en application sont tout aussi variés que les intérêts des différents gouvernements en matière de politique. De même, les firmes multinationales - légitimes ou mafieuses - ont chacune d'entre-elles des intérêts pouvant diverger. Difficile d'y voir clair pour un éventuel législateur.
En revanche, l'approche adoptée semble salutrice, et rejoint partiellement le concept même d'Internet, où finalement une bonne partie des "standards" ne sont finalement que des choix empiriques qui ont obtenu le suffrage de la majorité des internautes ou des experts, permettant par-là même d'aboutir à des consensus et des standards de-facto.
Gageons que cette démarche continuera et portera ses fruits, car il y a fort besoin de clarifier cet Internet fourre-tout, sans pour autant nuire aux libertés individuelles de leurs utilisateurs, équilibre très difficile à obtenir et que de plus en plus d'Etats ne semblent pas maîtriser au mieux, faute de savoir (ou de vouloir) le faire.
Internet est un second monde... on y trouve de tout, du meilleur au pire. L'instantanéité des communications, et la disparition des limites géographiques ont certes bouleversé le modèle historique qui pouvait s'adapter dans le monde physique, mais il faut certainement que le modèle législatif soit revu en profondeur si l'on souhaite aboutir à quelque chose. Les artifices et parades pseudo-techniques de régulation ne sont que feu de paille dans la nébuleuse du progrès.

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