24 novembre 2020 • Anne Beaufumé
Belle interview d’un artiste humaniste qui fait preuve d’une capacité rare de compréhension des « émotions populaires » que beaucoup de nos politiques pourraient (devraient) lui envier. Esprit critique et anxieux face aux évolutions du monde actuel, grand lecteur et cinéphage (l’interview fourmille de références), Dupontel est amené à parler aussi bien du « chaos géopolitique » que de « la parole médiatique » (« aux mains de peu de monde, et ça se voit »).
#MeToo, les Gilets jaunes, Black lives matter ? Des « paroles d’opprimés face à des oppresseurs », différentes expressions pour lui de « l’impuissance de la parole citoyenne », dont il ne comprend pas qu’on ne la facilite pas plus, quand notre parole de consommateur est sans arrêt sollicitée.
De manière récurrente dans cet entretien (d)étonnant, il défend l’idée de la Culture comme fondement pour un avenir durable, et notamment de la culture (partagée) comme socle de notre identité européenne. Pour lui, comme une sorte de leitmotiv, l’importance d’une « éducation qui amène à la culture », pour éviter des « égos humains mal formés ». Ce qui passe par une autre façon d’enseigner, moins compétitrice. Il croit en la capacité des générations futures à panser beaucoup de nos maux actuels. Pas trop en celle des « vieux » (il a 56 ans) comme lui…
Son conseil aux plus jeunes : « N’écoutez pas trop les adultes » !