Henri Malosse, Président du Comité économique et social européen est un européen désenchanté. Vendredi 24 janvier, devant le Club des Vigilants, il a tenu un discours très critique sur l’état actuel de l’Europe. Arrivé à Bruxelles comme stagiaire en 1979, il y a fait toute sa carrière dans les affaires européennes depuis. Pour lui la « dérive » de l’Europe a commencé il y a une vingtaine d’années.
Pour repartir de l’avant il faut, dit-il, comme les fondateurs, réaffirmer quelques valeurs simples. Parmi les valeurs fondatrices qui restent d’actualité il a cité la liberté d’entreprendre et la solidarité, illustrée notamment par la politique agricole commune. Il est critique à l’égard de l’égoïsme allemand et pense qu’il faut redonner à l’Europe « un visage humain ». Il a également prôné la subsidiarité (ne pas faire remonter à des échelons supérieurs ce qui peut être géré à l’échelle locale) et donné en exemple le fonctionnement de la Confédération helvétique. Il est contre le culte du « tout marché » et contre la normalisation à outrance par l’Europe.
Chercher, dans l’état actuel de l’Europe une solution dans le « plus d’Europe », dans une Europe Fédérale, est pour lui impossible tant que l’Europe n’a pas retrouvé la confiance des peuples. On n’aboutirait qu’à reconstituer une sorte « d’Empire » régnant de loin à coup de normes et de règlements.
Pour bouger il faut s’appuyer sur les peuples très imparfaitement représentés par le Parlement européen, renforcer les corps intermédiaires et populariser les initiatives citoyennes. C’est à l’une d’entre elles que les Européens doivent la pression de Bruxelles sur les opérateurs de télécoms qui devrait aboutir à la disparition du « roaming » et permettre de téléphoner d’un pays européen à l’autre sur son portable sans surtaxe. Henri Malosse propose de créer un poste de Commissaire européen aux Initiatives citoyennes pour que la Commission les encourage au lieu de les combattre.
Ajouter un commentaire