La crise de l’Europe et de l’euro que nous vivons depuis des mois avec quelques brèves rémissions a un effet secondaire grave : elle conforte les grands groupes européens et notamment français dans leur mouvement de recherche de la croissance n’importe où sauf en Europe. C’est vraiment un axe stratégique affiché.
« Les entreprises européennes cherchent surtout la croissance hors de la zone euro », a ainsi expliqué Jérôme Contamine, Vice-président exécutif et directeur financier de Sanofi à la conférence fusions et acquisitions des Echos le 21 septembre à Paris. « Elles cherchent à fuir la croissance faible et la montée des risques… Sanofi n’a pas envie d’accumuler des impayés sur des hôpitaux grecs, espagnols ou italiens ». Il n’est, par ailleurs, « pas facile d’intéresser des actionnaires à des sociétés européennes », a-t-il rajouté. « Les institutionnels américains s’en vont quand ils ne comprennent pas » a résumé Thierry Varene, responsable mondial du Corporate Finance pour BNP Paribas (ce qui n’empêchera les industriels américains de racheter des entreprises européennes en profitant de leurs cours déprimés, estime Yoël Zaoui, co-responsable à l’échelle mondiale des fusions acquisitions pour Goldman Sachs).
Même envie d’aller voir ailleurs de Régis Turrini, Directeur de la stratégie et du développement pour Vivendi, dans le cadre d’un échange sur d’éventuelles privatisations à venir en Europe : « A-t-on envie d’investir en Europe ? L’objectif c’est plutôt de diminuer l’exposition à l’Europe et à l’Euro ».
Dans la torpeur de la fin de l’été on a sans doute trop peu commenté un fait historique : l’installation à Hong-Kong du PDG de Schneider Electric avec une partie de son état-major.
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