Journaliste-écrivain, Jean-François Kahn considère que les idées convenues ne sont pas nécessairement fausses. Encore faut-il y regarder de près. Selon lui, l’irrespect est une condition du progrès. Il est intervenu mercredi 16 janvier, sur le thème : « Les questions qui dérangent ».
Licencié en Histoire, Jean-François Kahn a commencé, comme beaucoup de grands reporters, par ce que l’on appelle, aujourd’hui, des "petits boulots". Employé au tri postal à la gare du Nord, puis manœuvre à l’imprimerie Desfossés à Issy-les-Moulineaux, il devient enseignant d’histoire en 1959-1960. Mais le virus de la presse est déjà là.
Il débute, en 1961, à Paris Presse au service économique, puis au service étranger avant de devenir envoyé spécial en Algérie. En 1963, il rejoint le Monde comme envoyé spécial permanent en Algérie. Puis viennent les années fastes de l’Express. De 1964 à 1972, il couvrira, en tant que grand reporter, les grands dossiers du moment : affaire Ben Barka ; guerre du Vietnam ; guerre des Six Jours ; guerre civile libanaise ; Septembre Noir ; révolution culturelle en Chine ; intervention soviétique à Prague ; coups d’Etat en Grèce, en Indonésie, au Chili ...
Curieux, touche-à-tout, Jean-François Kahn mène de front, dès 1966, sa carrière de journaliste – il est éditorialiste à l’Est Républicain (1966), Europe 1 (1970), l’Alsace et la Dépêche du Midi (1976) et responsable du service politique du Nouvel Observateur (1974) – d’essayiste – il publie dès 1966 L’Histoire du Progrès Social – et enfin de producteur d’émission telles "Les Visiteurs du Dimanche Soir" sur France 3, "Avec Tambours et Trompettes" sur France Inter (1977).
En 1980, il dirige les Nouvelles Littéraires et devient, en 1983, Directeur de la rédaction du Matin de Paris. Boulimique, amoureux de la presse et, plus encore, de la diversité et de la pluralité des idées, Jean-François Kahn fonde, en 1984, et dirige l’Evénement du Jeudi. En 1997, il réédite le coup avec Marianne qui devient l’emblème de la contestation du "politiquement correct" ambiant.
Ecrivain, Jean-François Kahn a aussi publié de nombreux essais dont Staline, le communisme et la Russie (Denoël-Gonthier, 1974), Et si on essayait autre chose (Le Seuil, 1983), Esquisse d’une philosophie du mensonge (Flammarion, 1989), La pensée unique (Fayard, 1995), Le Camp de la guerre : critique de la déraison pure (Fayard, 2004) ou encore L’Abécédaire mal pensant (Plon, 2007).
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