Etats-Unis/Iran : faible lueur

070219-ahmadinejad_bush.jpgQue reste-t-il du plan Baker-Hamilton ? En apparence rien ! Le rapport posait comme postulat que la guerre d’Irak ne pouvait être gagnée par des moyens militaires. Il en déduisait que des contacts devaient être noués avec l’Iran et la Syrie pour calmer le jeu. Depuis, G. W. Bush a choisi d’envoyer de nouvelles troupes et a déclaré ne pas vouloir parler à des régimes considérés comme hostiles.

Cette politique est conforme à ce que nous redoutions et aux nombreuses alertes publiées par Vigilances. Elle risque de déboucher sur une attaque américaine contre l’Iran et de déclencher des catastrophes en chaîne.

Il existe cependant un espoir, un petit espoir de changement salutaire. Le nouveau secrétaire à la Défense, Robert Gates n’a rien de commun avec Donald Rumsfeld et a toujours été proche de Lee Hamilton. On peut donc espérer que lorsqu’il fait ostensiblement état du renforcement de la flotte américaine dans le Golfe persique, il cherche à intimider l’Iran plutôt qu’à le frapper, à montrer le bâton avant de proposer une carotte.

Cette hypothèse se trouve renforcée par le fait que la popularité d’Ahmadinejad en Iran ne cesse de fléchir. Le mécontentement, provoqué par la situation économique et accentué par l’évolution de la société, va croissant. Un sondage interne fait état de 70 % d’opinions défavorables. Si la tendance se confirmait, même M. Bush et ses « neo cons » pourraient comprendre qu’il serait criminel de déclencher une action susceptible d’entraver un mouvement salutaire vers la modernité. C’est dire combien il est important d’apprécier, objectivement, les réalités de la société iranienne. Avec ses modestes moyens, le Club va s’efforcer de rassembler (et faire rassembler) un maximum de données, témoignages et récits de vie. Aussi rapidement que possible.

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Commentaires

@Jacques Andréani:
L'Iran est un pays complexe, et certainement pas le moins avancé dans l'évolution nécessaire et inévitable de l'Islam.
Mais l'Iran a beaucoup de raisons d'en vouloir aux occidentaux, et en particulier aux USA. Depuis l'épisode Mossadegh en 53, puis l'ère du Shah, puis le soutien éhonté des occidentaux à Saddam Hussein dans la guerre Iran Irak entre 79 et 87, l'Iran a beaucoup à reprocher aux occidentaux. Leur fierté nationale n'a pas cessé d'être bafouée...
Amadinejad n'est pas aussi populaire que ses déclarations provoquantes le laissent supposer. Au Ceri (centre de recherches internationales, émanation de Sciences Po et du CNRS) une directrice de recherches de nationalité iranienne, Farida Adelka, se consacre aux problèmes intérieurs iraniens, et ses données sont très riches. Vous pourriez peut être la contacter.
Bush est dangereux, on l'a assez dit. En temps que président des USA, déclarer qu'il ne veut pas discuter avec la Syrie et l'Iran parce que ce sont des pays "hostiles" est une monstruosité...Bien sûr il n'est pas facile de discuter avec ces régimes, mais les diplomates dignes de ce nom (et l'Amérique en a beaucoup) sont formés et payés pour dialoguer avec les responsables politiques étrangers difficiles.
Qu'en est il du contact que l'émissaire de Jacques Chirac a pris avec l'Iran voici un mois ? Si c'est la déclaration "cafouillage" de Chirac sur l'Iran il y a quelques jours, c'est navrant...Il y a cependant une lueur forte dans cette déclaration de Chirac, à savoir que l'Iran veut sans doute absolument faire exloser sa bombe, mais qu'au fond ça ne serait pas si grave que ça.
Regardons en effet ce qui s'est finalement passé pour la Corée du Nord: elle a fait il y a quelques mois un essai nucléaire, mais elle vient de négocier l'abandon progressif de son programme nucléaire contre une aide économique américaine dont elle a cruellement besoin.
N'y aurait il pas matière à un accord comparable avec l'Iran ? L'Inde, le Pakistan on fait exploser la bombe, ils ont donc démontré au monde qu'ils en étaient capables. Cette opération leur donne le statut de "respectables" par les USA, qui du coup les traite avec beaucoup plus d'égards, et leur octroie beaucoup plus de faveurs !
Qui donc peut nouer avec l'Iran un dialogue "utile", sans buter tout de suite sur la question nucléaire ? A quoi aspirent au fond les dirigeants iraniens ? Un chose est sûre: aucun pays ne peut plus renverser de l'extérieur les dirigeants qu'élisent les iraniens, et une guerre contre l'Iran encore moins. Il n'y a donc pas d'autre solution que de dialoguer avec ces dirigeants...

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