Les vieux Québécois se souviennent encore de l’incroyable spectacle. Par une belle après-midi de juillet, de Gaulle harangue la foule massée devant l’hôtel de ville de Montréal. Reprenant ? son compte le slogan du parti indépendantiste, il lance : « Vive le Québec libre ! ». C’était en 1967. Presque quarante ans ont passé. La province jouit maintenant d’une grande autonomie, les écoles fonctionnent en français et ceux qui pouvaient, jadis, se considérer comme des citoyens de seconde classe, n’ont plus matière ? se plaindre.
Or voil? qu’un jeune leader politique remet la question ? l’ordre du jour. André Boisclair a 39 ans, il est homosexuel, ne cache pas qu’il lui est arrivé « en quelques occasions » de prendre de la cocaïne. Sa belle gueule et son parler vrai séduisent toute une génération qui, affranchie des interdits de l’Eglise, épouse la modernité. Boisclair est maintenant ? la tête du Parti Québécois et demande un nouveau référendum sur l’indépendance. Il obtiendra probablement gain de cause mais, comme en 1980 et en 1995, les partisans du « oui » seront sans doute battus puisqu’une partie des francophones ainsi que l’immense majorité des anglophones et les nouveaux immigrants veulent éviter la sécession.
Commentaires
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Cher Marc,
Le réalisme politique existe bel et bien chez les pays "neufs" contrairement ? chez nous où ce sont encore des soixantenaires et septuagénaires qui s'accrochent au pouvoir. C'est ce phénomène l? qu'il est intéressant d'étudier dans notre pays.
Quant au "Québec libre", effectivement, je crois comme vous que les Québecois se satisfont relativement bien de leur situation actuelle. Ils défendent la langue française mieux que nous ne le faisons, ont une société qui ne connait quasiment pas la violence et un mode de vie solidaire que beaucoup leur envient. Pourquoi changeraient-ils cela en prenant le risque de tensions ?
Permalien
Tout ? fait d'accord.
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