14 mars 2023 • Bernard Bougel
C'est sous ce titre que Jean-François Braunstein, professeur émérite de philosophie contemporaine à l'Université Paris I Panthéon-Sorbonne, dénonce la vague d'intolérance qui, au nom de la défense des minorités (ethniques, sexuelles,...), déferle sur le monde anglo-saxon. Selon lui, le but des "éveillés" est de déconstruire l'héritage culturel et scientifique d'un Occident qu'ils accusent d'être "systémiquement" raciste, sexiste et colonialiste.
Abondamment documenté, l'ouvrage examine les différentes composantes de la théorie woke. Ainsi, la théorie du genre, dont, selon lui, le fondement consiste à nier la réalité biologique pour imposer l’idée que le genre « masculin » ou « féminin » dépend de la culture, voire d’un rapport de force et non d’une quelconque réalité biologique ou anatomique. Toujours selon lui, cette théorie va jusqu'à contester les sciences, la biologie, par exemple, qui ne viserait qu'à imposer un « ordre hétérosexuel » qu’il faut donc déconstruire. Ainsi également le racialisme, théorie selon laquelle il faut catégoriser les êtres humains selon des races. Selon Jean-François Braunstein, les wokes considèrent que vouloir oublier la question de race serait la forme contemporaine la plus répandue et la plus grave du racisme. Il dénonce la "théorie critique de la race" (CRT en anglais pour Critical Race Theory). Cette théorie pose comme hypothèse que le racisme est aux sources de la République américaine et qu’un certain nombre de lois, de décisions et de politiques le perpétuent, même si elles sont apparemment neutres ou équitables. Le concept a émergé dans les années 1980 et s’est propagée sous l’expression « racisme systémique ». La notion complémentaire de "privilège blanc" compléterait cette vision d'un racisme omniprésent dans nos sociétés.
A lire soit pour mieux comprendre ce que recouvrent ces notions parfois peu connues du grand public, soit pour se faire peur face à l'envahissement progressif de notre société par ces théories, très répandues dans le monde anglo-saxon.