La place de la poésie dans le monde moderne (suite)

printemps-des-poetes1Après avoir lu le débat lancé par Jean-Luc Heinrich (Lire « Poésie : le vivier du net »),  j’ai sollicité, pour compléter notre information Jean-Patrick Connerade qui est à la fois professeur de physique moléculaire et atomique à Imperial College (Londres) et poète sous le nom de Chaunes.

Il se dépense beaucoup pour favoriser les échanges entre ces deux mondes. Voici ce qu’il me répond :

« L’auteur ne semble pas au courant de la relation étroite qui se noue en ce moment entre les poètes et le monde de la recherche scientifique. La plus grande manifestation européenne consacrée aux sciences en général est la biennale ESOF, qui attire environ cinq mille chercheurs venus de toute l'Europe et en moyenne cinq cents journalistes dans une capitale européenne.

Les derniers ESOF sont : ESOF2006 à Munich, ESOF2008 à Barcelone, ESOF2010 à Turin, ESOF 2012 à Dublin. Dans chacun de ces forums, trente ou quarante poètes (pas des amateurs, mais des poètes de renom, ayant chacun publié des recueils de poésie) venus de toute l’Europe, de Russie et même des USA ont participé à une ou à plusieurs journées ‘Science et Poésie’.

Les Actes de ces rencontres sont publiés chez Euroscience à Strasbourg (www.euroscience.org) environ 150 pages de textes. A la dernière de ces rencontres (à Trinity College Dublin), en plus des poètes que nous attendions ont participé : le Président de la République d’Irlande (lui-même poète) et Seamus Heaney (poète et Prix Nobel de littérature). Plusieurs de nos poètes sont eux même scientifiques (souvent titulaires de chaires dans des universités de premier plan).

Par exemple, le prix Nobel de Chimie Roald Hoffman de la Columbia University à New York est des nôtres : il est aussi connu comme poète que comme chimiste. »

Jean Patrick Connerade nous assure également que la poésie contemporaine n’est pas du tout «  tournée contre le monde moderne et contre la modernité actuelle », ce qui va me semble-t-il dans le sens de ce qui interpellait JL Heinrich.

« La doyenne de toutes les associations de poètes en France (la plus importante par la qualité et par le nombre) la Société des Poètes Français, fondée en 1902 par José-Maria de Heredia et quelques autres, la Société littéraire allemande « die Kogge », « Linguaggi di Versi » ou « Poetry Ireland » participent toutes à la grande rencontre européenne de l’ESOF (Euroscience Open Forum) », précise-t-il.

Le prochain forum ESOF aura lieu à Copenhague en 2014.

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Commentaires

Juste un petit commentaire sur "(pas des amateurs, mais des poètes de renom, ayant chacun publié des recueils de poésie)" !

C'est justement pour éviter l'écueil de la publication asservie aux contraintes économiques que nombre de poètes choississent librement de ne plus être édité et d'utiliser l'outil de modernité qu'est le net.

La renommé ou l'amateurisme ne se jugent donc plus à présent au seul critère de l'édition.

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