L’hégémonie fait peur, qu’elle soit américaine ou qu’elle devienne chinoise. L’Europe ne fait plus peur, son passé colonial est derrière elle.
Cette apparente faiblesse est un premier atout. L’Europe en a d’autres. Elle peut encore les gâcher mais ils existent et peuvent se révéler gagnants.
D’abord, l’Europe incarne la réconciliation de peuples autrefois ennemis. Ensuite, le tourisme le prouve, elle symbolise un certain art de vivre. Enfin, son marché est si vaste qu’elle dispose (autant que les Etats-Unis et la Chine) d’un pouvoir normatif. Si elle décide que tel ou tel produit, pour telle ou telle raison, ne se vendra pas chez elle, tous les fabricants du monde sont obligés de s’adapter.
On verra si l’Europe est capable de saisir ses chances. Actuellement, elle est face à une crise qui n’est pas seulement grecque et qui menace l’euro. Cette crise peut tourner à la catastrophe mais peut aussi déboucher – et débouchera probablement – sur une solidarité accrue.
Dans les prochaines années bien d’autres défis devront être surmontés mais qui mieux que l’Europe pourra être considéré, de par le monde, sinon comme un modèle à copier du moins comme un exemple à méditer de métamorphose coopérative et pacifique ?
Commentaires
Permalien
Marc Ullmann voit juste. L'Europe est exceptionnellement riche de son patrimoine, de son histoire, de sa géographie, de son art de vivre. Ce sont des facteurs clés de succès dans un monde qui recherchera et valorisera de plus en plus l'être ( qui s'incarne dans une civilisation, un territoire ) plutôt que l'avoir ( qui est interchangeable et sans frontière ).
Mais est-elle prête à revendiquer ses valeurs et son héritage? Au niveau institutionnel et culturel, elle continue à se complaire dans un universalisme normatif de plus en plus désincarné qui et la vide de sens et fatigue le reste du monde.
Ajouter un commentaire