La Chine a besoin de temps pour consolider son ascension. Le déclin américain doit se gérer en douceur : il est dangereux de tirer la queue d’un tigre.
La plupart des régions de l’Empire du Milieu sont encore sous-développées. Le marché intérieur est loin d’avoir atteint sa dimension optimale. Les exportations jouent encore un rôle majeur. Il faut continuer à accumuler des dollars pour financer la demande.
Ces dollars permettent d’acheter des actifs dans le monde entier. En Afrique, la Chine met la main sur des matières premières. En Europe, ses investissements sont de mieux en mieux accueillis. S’il y a le moindre doute, le mot d’ordre est d’attendre que la tentation, née du besoin pressant d’argent frais, grandisse. Le mouvement est amorcé. Encore faut-il qu’il prenne de l’ampleur et, pour cela, que la situation intérieure en Chine ne dérape pas.
La corruption est omniprésente. Quiconque détient le moindre pouvoir s’en sert pour extorquer des fonds ou accaparer des terres. Des économistes dissidents évaluent cette gangrène à 3 points de PIB. C’est gigantesque mais supportable lorsque la croissance atteint ou dépasse 9 points, c'est-à-dire le triple.
Les despotes intelligents qui trônent en haut de la pyramide des pouvoirs veulent réduire la corruption et maintenir la croissance. Si, sur la longue durée, ils n’y parvenaient pas, l’harmonie intérieure serait gravement compromise et le régime n’aurait plus le loisir de penser à long terme. Il risquerait de se crisper, peut-être même de se militariser. Le défi chinois alors changerait de nature.
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