L’élection n’a jamais été un gage de démocratie. Il ne peut y avoir démocratie que lorsque majorités et minorités se respectent. En cas de conflits ethniques, c’est rarement le cas.
Le plus étonnant dans la tragédie ivoirienne, est l’étonnement (naïf quand il est réel et hypocrite quand il est feint) des principaux dirigeants de la planète.
Pouvaient-ils vraiment croire que le Président Gbagbo et son clan étaient prêts à lâcher prise ? Pouvaient-ils ignorer qu’une commission de contrôle sans pouvoir de sanction ressemble à un boxer manchot ? Si Gbagbo l’emportait, son autocratie serait légitimée. S’il était battu, il aurait recours à des artifices et le seul reproche qu’il se ferait à lui-même serait d’avoir été présomptueux en surestimant sa popularité.
Il va être difficile de recoller les morceaux d’un pays déchiré. Les provinces du Nord sont à l’abandon. La malnutrition y atteint des chiffres alarmants. La démocratie réduite aux apparences ne peut être qu’un mirage.
Commentaires
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Il est dramatique de soumettre des groupes culturels particuliers, comme en Afrique, le monde arabe et autres... au jeu des démocraties occidentales. Dans des sociétés complexes comme la Côte d'Ivoire il faut appréhender la démocratie autrement que par le partage arithmétique des élections où le système de l'exclusion des perdants est ressenti comme une injustice. Il ne peut pas y avoir d'exclusion de clans dans ces pays. La communauté internationale aurait été inspirée de favoriser un programme de développement économique et sociale dans le cadre d'un partage du pouvoir entre les Ivoiriens. Et laisser le temps à l'évolution des esprits...
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