Cette phrase, rapportée par Libération du 4 septembre, a été prononcée par Jack Lang de retour de Téhéran. Personne ne conteste à qui que ce soit le droit d'avoir accès au nucléaire civil, tout au moins en restant dans le cadre des règle de l'AIEA, le super gendarme onusien en matière nucléaire.
Malheureusement une information récente mais passée pratiquement inaperçue, balaie les derniers a priori positifs que l'on pouvait avoir quant au programme nucléaire iranien. Le 26 août 2006 le Président Ahmadinejad a inauguré une unité de production d'eau lourde à proximité du réacteur IR-40 en construction à Arak. Ce réacteur de design iranien est officiellement un "réacteur de recherche" du type uranium naturel/eau lourde. Sa puissance sera faible : de l'ordre de 40 mégawatts alors que les réacteurs électrogènes ont des puissances de 1000 à 1500 MW.
L'intérêt de ce type de réacteur est que c'est une superbe machine pour fabriquer le meilleur plutonium de qualité militaire. IR-40 devrait entrer en service en 2009 et pourra fournir du plutonium pour 1 ou 2 bombes par an. Tout cela signifie que l'Iran, pour se doter de l'armement nucléaire, suit en parallèle, la voie de l'uranium 235 et celle du plutonium. Les États-Unis avaient procédé ainsi avec le projet Manhattan qui déboucha sur "Little Boy", engin à uranium 235 (64 kgs de matière fissile) qui rasa Hiroshima, et "Fat Man", bombe au plutonium (6 kgs) qui anéantit Nagasaki. La France procéda de même.
Que peut-on faire pour contrecarrer ces projets ? La réponse est
malheureusement : rien. Comme Jacques Andréani l'a exposé devant Les
Vigilants, une intervention militaire des USA donnerait peu de résultats à part de mettre cette partie du Monde (sinon le Monde entier) dans une situation apocalyptique. L'expérience, entre autres, du Pakistan a montré que lorsqu'un pays a décidé d'acquérir une capacité nucléaire, rien ne peut l'en empêcher. Kofi Annan s'est déclaré sceptique quant à l'efficacité de sanctions économiques contre l'Iran. Reste, comme l'a souligné J. Andréani, la diplomatie... On ne peut qu'appeler de nos vœux une évolution à l'Argentine : ce pays avait lancé un programme nucléaire
militaire mais, après le changement de régime, le nouveau pouvoir
abandonna cet objectif.
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