Cher Tahar, Quels changements importants le Président peut-il provoquer avec une voie qui se rétrécit un peu plus chaque jour ? Et maintenant est-ce le moment le plus favorable ?

Rude tâche pour le capitaine que de naviguer dans une mer démontée, semée d’autant d’écueils. 1. Il y a d’abord l’imprévisible : - Grèce demain - Espagne - Euro - Syrie, Maghreb, etc. 2. L’Europe - La renégociation voulue par la France est un vœu pieux. - Tout le monde souhaite un peu de relance mais les méthodes divergent. - La France, peu appuyée (Belgique), fragile, veut une relance keynésienne. - L’Allemagne de Merkel, avec un certain soutien des socio-démocrates, veut une solution libérale orthodoxe (le respect des engagements) « On ne dépense pas plus qu’on ne gagne ». En France Le Président devra naviguer entre deux écueils : 1.    Sous la pression sociale, il satisfait une partie des revendications, creusant un peu plus le déficit. Alors les marchés, aux aguets, donneront de sérieux avertissements. 2.  Pour respecter les engagements (3% du PIB, et non 4,2) pris auprès de nos partenaires européens les plus vertueux (Allemagne en tête), on oublie les promesses faites au peuple de gauche. La déception sera grande et les conséquences sociales imprévisibles (grèves, occupations d’usines, mouvements de rue, etc.). Car le peuple de gauche, auquel on a tant promis, veut du concret et non des paroles. Quant aux syndicats ils patienteront jusqu’aux législatives mais pas plus. A supposer qu’ils ne soient pas trop débordés par leur base. La difficulté majeure étant qu’on a au sommet de l’État un Président de gauche avec une France de droite. Sans compter un parti socialiste atypique composé à la fois d’opportunistes (Laurent Fabius), d’une gauche archaïque (type Mélenchon) et bruyante et enfin d’héritiers du Mollétisme (discours de gauche et pratique de droite). Et tous, ou presque, enfants de la Mitterrandie, Mitterrand qui n’a jamais été lui un enfant de Jaurès. Henry Hermand Président de HH Développement