Dès le lendemain des élections du 22 septembre que devrait gagner la chancelière Angela Merkel il faudra amorcer la deuxième phase du grand « tournant » énergétique qu’a pris l’Allemagne en décidant de sortir complètement du nucléaire après Fukushima.
C’est ce qu’a expliqué Hans-Joachim Otto, Secrétaire d'État parlementaire du ministère fédéral de l'Économie, de l’Energie et de la Technologie en Allemagne (libéral FDP) jeudi 12 septembre aux nombreux auditeurs du Club des Vigilants et de l’Atelier de la République dans le cadre d’une visite de deux jours à Paris destinée à expliquer la politique allemande en matière d’énergie et prendre le pouls des intentions françaises.
Pas question de remettre en question l’objectif de sortie complète du nucléaire d’ici 2022. L’électorat allemand y est massivement attaché. En revanche il faut intégrer dans un fonctionnement d’économie de marché les énergies renouvelables qui atteignent déjà 25% de la production a-t-il dit (de la production d’électricité a corrigé un membre des Vigilants, 15% d’éolien et de solaire, le reste étant de l’hydraulique a précisé l’économiste Christian Stoffaes qui partageait la tribune). Objectif principal : préserver la compétitivité de l’industrie allemande et notamment des secteurs gros consommateurs d’énergie, essentiellement vis à vis des Etats-Unis qui bénéficient de l’effet gaz. L’orateur a notamment mis en cause le privilège « grotesque » dont bénéficie le solaire en Allemagne en terme de prix qui vient s’ajouter à la priorité d’accès au réseau. Hans-Joachim Otto a été moins disert sur le reste du mix énergétique qui alimente ou alimentera l’Allemagne : gaz russe, lignite, charbon américain … Il a juste précisé que l’Allemagne ne peut pas, comme la France, s’accorder le luxe de ne pas s’intéresser au gaz de schiste alors qu’elle sort déjà du nucléaire.
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