La Turquie, l’Iran, la Syrie et l’Irak ont eu, pendant près d’un siècle, un point commun : ils maltraitaient les Kurdes vivant sur leurs territoires et se méfiaient de leur désir d’union. La chute de Saddam Hussein en 2003 et le conflit syrien aujourd’hui ont bousculé la donne.
D’abord, le Kurdistan irakien est devenu pratiquement autonome, de nombreuses entreprises turques s’y sont implantées tandis que les échanges commerciaux et touristiques se sont multipliés. Maintenant la manœuvre s’étend à la Syrie. Les Turcs encouragent « leurs » Kurdes à aider leurs frères syriens et le gouvernement n’hésite pas à prendre une position officielle. Tant pis - ou plutôt tant mieux ! - si cela agace le gouvernement iranien.
Les Kurdes de Turquie ne sont pas les derniers à profiter des circonstances : le pouvoir au lieu de les matraquer cherche à se les concilier. « L’oncle » Abdullah Ocalan, en prison depuis des années, en tant que leader du PKK, considéré comme terroriste, est devenu un interlocuteur respecté.
A défaut de pouvoir rectifier les frontières établies par les Européens après la chute de l’empire Ottoman, le gouvernement d’Ankara cherche à constituer une zone d’influence, une sorte de « croissant fertile » à la mode d’aujourd’hui. Pour les Kurdes ce serait l’espoir que des régions plus ou moins autonomes puissent un jour se confédérer.
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