Une fois de plus, l’Histoire se met en marche, grâce à un événement insignifiant. Le 14 décembre 2010, un obscur policier tunisien « punit » Mohammed Bouazizi en lui confisquant son petit étal portatif de légumes, sa seule ressource pour vivre.
Ce geste, sans doute courant en Tunisie, allume tout à coup l’étincelle qui va changer l’Histoire : Mohammed Bouazizi s’immole par le feu. Son geste est diffusé sur tout le réseau Internet en Tunisie. Le 28 décembre, l’affaire ayant pris une ampleur inimaginable, le président Ben Ali rend visite à Mohammed Bouazizi sur son lit d’hôpital et s’y fait photographier avec son sourire éternel. Bouazizi meurt de ses brûlures le 4 janvier. Ben Ali s‘enfuit le 14 janvier vers l’Arabie Saoudite.
Depuis, des dictatures arabes vacillent. Personne ne peut prévoir l’avenir. Les chiffres sortent : la fortune de Ben Ali et de sa parentèle s’élevait à 5 milliards d’euros. La fortune de Moubarak et de son clan serait de 60 milliards d’euros… Aucun chiffre n’est encore sorti sur la fortune de la famille royale saoudienne et de ses nombreux princes : le calcul est évidemment plus difficile, les postes à chiffrer étant tellement plus nombreux que pour Moubarak…
Tôt ou tard, les jeunes générations se débarrasseront de la plupart des régimes ignominieux qui sévissent en terre d’Islam. Mais quand ? L’Algérie est un pays très riche, et les Algériens sont pauvres. Comment est-il possible que les Algériens n’aient pu venir à bout d’un régime qui dure depuis 50 ans ?
L’Histoire nous rappelle que les peuples les plus courageux ont enduré en totale impuissance les tyrannies les plus honteuses, et notamment les nombreuses parodies de démocratie. Il nous faut absolument comprendre, car bien comprendre nous donnera sans doute la solution. Cette solution est faite de courage, sûrement, mais pas seulement. Il existe certainement un système scientifique pour déboulonner les régimes honteux. Voilà le bon sujet d’étude pour nos sociologues et nos politologues. Alors notre civilisation pourra progresser. Churchill disait : « La démocratie est un bien mauvais système mais c’est encore le moins mauvais ». Eh bien non, la démocratie n’est pas un système suffisant : « le ventre est encore fécond, d’où est sorti la bête immonde ». Bertolt Brecht était lucide mais n’a pas donné de solution. A nous de jouer… Entre temps Mohammed Bouazizi sera devenu célèbre
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